Maroc

Badreddine Ed Dihi : “Plusieurs clients manifestent des craintes malgré l’anonymat garanti ”

Badreddine Ed Dihi
Expert-comptable, commissaire aux comptes, Founder & Managing partner de Be Advisors

De l’anonymat garanti aux délais jugés trop courts, Badreddine Ed Dihi, expert-comptable, commissaire aux comptes, Founder & Managing partner de Be Advisors, décrypte les principales interrogations des contribuables au sujet de la procédure de régularisation fiscale.

En tant qu’expert-comptable, quelles sont les principales interrogations ou incompréhensions exprimées par vos clients concernant cette procédure de régularisation ? Les modalités pratiques semblent-elles claires pour tous ?
Les clients s’interrogent principalement sur les modalités pratiques de la procédure et sur les garanties réelles offertes par l’administration fiscale. Les questions fréquentes portent sur l’anonymat des avoirs liquides déposés en banque et sur l’absence de sanctions futures. Certains évoquent également des difficultés à comprendre les délais imposés, jugés trop courts, ainsi que l’étendue exacte des revenus ou avoirs concernés.

Certains clients ont-ils exprimé des réticences ou des craintes particulières à régulariser leur situation, malgré l’anonymat garanti pour les avoirs liquides ? Si oui, quelles sont leurs principales appréhensions ?
Oui, plusieurs clients manifestent des craintes, en dépit de l’anonymat garanti. Ces appréhensions incluent la crainte d’une exploitation future des informations transmises, notamment lors de contrôles fiscaux ultérieurs ainsi qu’une méfiance par rapport à la solidité et la pérennité des garanties d’anonymat offertes et au risque, même accidentel, d’une atteinte à leur image ou réputation. Ces réticences traduisent un manque de confiance historique vis-à-vis des institutions impliquées dans cette procédure.

Selon vous, cette amnistie fiscale atteindra-t-elle pleinement ses objectifs de faire émerger une partie de l’économie informelle et d’élargir l’assiette fiscale ?
Cette amnistie pourrait effectivement contribuer à faire émerger une partie de l’économie informelle et à élargir l’assiette fiscale, mais son succès dépendra fortement de la confiance instaurée avec les contribuables. Si les garanties offertes (anonymat, absence de sanctions futures…) sont respectées et communiquées efficacement, la mesure pourrait porter ses fruits. Dans le cas contraire, les résultats risquent d’être limités, et la méfiance accrue pourrait réduire l’impact attendu.

Bilal Cherraji / Les Inspirations ÉCO



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