Aquaculture. L’Haliopôle vulgarise les mécanismes d’accompagnement
Au delà des mesures incitatives adoptées dans le cadre de la Loi de finances, le Conseil régional Souss-Massa accompagne les jeunes promoteurs et coopératives à hauteur de 20% avec un plafond de 2 MDH. L’AHP a développé avec l’INRH un projet de fabrication d’aliments piscicoles.
Plus de 10 jours après la divulgation des résultats de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) du plan aquacole de la région Souss-Massa, le pôle de compétitivité Agadir Haliopôle (AHP) en partenariat avec l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) et le Conseil régional Souss-Massa ont initié, mercredi dernier, à Agadir, une journée d’information sur l’investissement aquacole dans la région Souss-Massa. «La rencontre a permis avant tout de présenter les mécanismes d’accompagnement et de soutien mis à la disposition des opérateurs au niveau de la région», explique Mohamed Bouayad, président du pôle de compétitivité Agadir Haliopôle.
Afin de rendre ce secteur attractif pour les investisseurs, une série de mesures, principalement d’ordre fiscal, a été adoptée par le Maroc. À cet égard, la Loi de finances 2018 a apporté des mesures incitatives à l’aquaculture afin d’améliorer l’attractivité de ce secteur alors qu’en 2014, il n’y avait aucune mesure fiscale dédiée à cette activité. Et aujourd’hui, le Maroc dispose de trois mesures phares, notamment les droits de douane sur l’aliment qui sont passés de 25% en 2014 à 2,5% en 2016 pour une durée de 6 ans, dans la limite d’un contingent de 15.000 t/an en plus de l’exonération de la TVA sur les intrants aquacoles, notamment l’aliment, les alevins et les naissains.
Parallèlement, le Cluster AHP a déjà développé avec l’INRH un projet de fabrication locale d’aliments piscicoles afin de réduire les coûts d’importations subis par les éleveurs. À l’heure actuelle, la phase expérimentale du projet est en phase finale selon AHP.
De plus, les investisseurs sont exonérés de la TVA et du droit d’importation sur les biens d’équipements et matériels pour les investissements frôlant 100 MDH en plus de l’exonération de l’impôt sur les sociétés pendant 5 ans pour les exportateurs. L’activité bénéficie aussi de l’assurance cheptel pour l’élevage du poisson. La Mamda a déjà développé une couverture contre les multirisques en aquaculture, au nord. S’agissant des incitations bancaires, les institutions financières telles que le Groupe Crédit agricole du Maroc procèdent à l’accompagnement de la filière aquacole et le financement de la totalité des besoins du secteur avec des garanties, notamment l’achat de terrain, l’installation, l’équipement et l’aménagement de fermes aquacoles et de fabriques d’aliments en plus de le création d’écloseries pour la production des semences (alevins, naissains) et bien d’autres. Au niveau régional cette fois-ci, le Conseil de la région avait déjà consacré 20 MDH sous forme d’incitations aux investisseurs, soit 10% du plan aquacole de la région, qui représente un investissement global de l’ordre de 2 MMDH. Toutefois avec les incitations fiscales dédiées déjà au secteur, le Conseil régional a orienté ce montant pour l’accompagnement des jeunes promoteurs et coopératives à hauteur de 20% avec un plafond de 2 MDH. «Il y a déjà trois plateformes identifiées de valorisation de coquillages qui seront accompagnées par la région, soit 1,2 MDH», explique Brahim Hafidi, président du Conseil régional Souss-Massa.
Pour rappel, cette entité territoriale avait déjà signé un protocole d’accord avec l’ANDA pour le développement de ce secteur dans la région en plus de la conclusion d’une convention spécifique. Par ailleurs, 23 projets ont été retenus pour marquer le coup d’envoi du développement de l’aquaculture dans la région Souss-Massa qui dispose d’un potentiel global de l’ordre de 258 unités de production. Les projets retenus mobiliseront 60 unités de production pour un investissement prévisionnel d’environ 400 MDH et envisagent l’exploitation de 900 ha ainsi que la réalisation d’environ 62.000 tonnes/an de coquillages et d’algues marines ; soit 78% des prévisions du plan aquacole de la Région Souss-Massa estimées à 80.000 tonnes/an et 65% de l’offre de l’AMI.