Maroc

Agadir. Une rentrée compromise pour le Conservatoire de musique

Le paiement des enseignements vacataires est gelé depuis avril dernier en l’absence d’une convention entre la Commune urbaine d’Agadir et le ministère de la Culture qui attend depuis des mois le feed-back du Conseil communal.

À quelques jours de l’ouverture des inscriptions au Conservatoire municipal de musique d’Agadir (le 9 septembre), la rentrée au sein de cet établissement créé en 1972 au quartier industriel risque d’être une nouvelle fois compromise. Et pour cause, le gel depuis avril dernier des salaires des enseignants vacataires qui sont au nombre de 14 professeurs. Mais en réalité, la problématique est beaucoup plus complexe. Jusqu’à présent, aucune convention de partenariat ne lie la Commune urbaine d’Agadir au ministère de la Culture et de la communication qui couvre aussi une partie du budget de fonctionnement de cette institution. 

Ainsi, en l’absence d’un cadre légal, le ministère de la Culture à travers sa Direction régionale à Agadir a procédé à la suspension des paiements en raison des observations émises par la Cours des comptes. Cette dernière avait déjà mentionné dans le rapport de 2015 l’absence des textes réglementaires régissant le fonctionnement et le contrôle des conservatoires relevant des collectivités locales et d’autre part l’absence de conventions entre le ministère de tutelle et les collectivités locales précisant les conditions de fonctionnement et de gestion de ces conservatoires. C’est pourquoi le rapport avait recommandé au ministère de tutelle de réglementer la gestion des conservatoires appartenant aux collectivités locales et veiller au respect de la charge horaire des enseignants par les conservatoires. Ainsi des conventions modèles ont été préparées et envoyées aux collectivités locales qui gèrent plusieurs conservatoires au Maroc afin d’institutionnaliser cette relation entre le ministère de tutelle et les collectivités locales.

À Agadir, la convention a été déjà soumise au Conseil communal de la ville par la Direction régionale de la culture depuis plus de deux mois. Mais jusqu’à présent, elle est en cours d’étude par le Conseil communal et aucune suite (refus, acceptation ou sous réserve) n’a été donnée de la part de la commission culturelle relevant de ladite commune. Entre-temps, les professeurs vacataires n’ont reçu que deux mois de salaires au titre de l’exercice 2019. Par contre, le problème a été résolu au niveau de la ville de Tiznit à travers la signature de ladite convention.

En attendant, la Direction régionale de la culture avait déjà envoyé depuis le 3 juin 2019 une lettre à la commune pour accélérer la signature en question. Néanmoins, le projet de convention est toujours en instance. Actuellement, les professeurs n’ont pas été payés les mois de mai et juin. Dans le cas du conservatoire municipal d’Agadir qui est géré par la Commune urbaine d’Agadir, la Direction du conservatoire a été désignée en octobre 2009 par la municipalité alors que le mode actuel de gestion exige que le directeur soit rattaché au ministère de la Culture ou qu’il soit fonctionnaire et en même temps ordonnateur de paiement. De surcroît, les recettes devront être collectées par le ministère de tutelle à travers le Fonds national de l’action culturelle (FNAC) conformément aux décisions des ministères de la Culture et des Finances fixant les droits d’inscription aux conservatoires. Par ailleurs, chaque année, le conservatoire d’Agadir reçoit près de 650 inscriptions avec des frais allant jusqu’à 250 DH pour le public et 150 DH pour les élèves en plus des 75 DH de l’association des parents d’élèves du conservatoire.



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