Maroc

Agadir/produits de la mer : Comment être plus compétitif ?

Alors que l’Espagne utilise moins de 21kg pour la production de 100 boîtes de conserves de poissons, à Agadir, qui capte près de 20% de la production nationale, les unités de transformation se servent de moins de 25 kg.

Pour produire 100 boîtes de conserves de poissons à Agadir, l’industrie de transformation utilise 25 kg de poissons contre 21 kg en Espagne. Ce n’est pas tout : en termes de main-d’œuvre, la Norvège produit 100 boîtes en moins de 50 minutes tandis qu’au Maroc, les unités modernes de transformation des produits de la mer nécessitent entre 90 à 100 minutes alors que les standards de l’Union nationale des industries de la conserve de poissons (UNICOP) sont inférieurs à 120 minutes. Idem pour la consommation d’eau et d’électricité. Une usine danoise consomme 7 m3 par tonne de matière première traitée alors que la quantité à Agadir oscille entre 5,5 m3 à 30 m3, sachant bien qu’aucune entreprise ne traite ses propres effluents. En termes de taux d’occupation de l’outil de production, nombreuses sont les entreprises qui tournent à moins de 50% de leur capacité de production.

C’est dire l’effort qui doit être fourni par l’industrie de transformation des produits de la mer au niveau de la région Souss-Massa-Drâa, selon l’étude réalisée par le cabinet français GEM pour le compte du pôle de compétitivité Agadir Haliopôle (AHP). Il ressort également que la conserve marocaine est plus souvent présente dans les gammes à faible valeur et que l’innovation est quasiment absente au sein des unités de transformation de la région. Pourtant, elle constitue un moyen d’amélioration de la compétitivité.

Pourtant, la plupart des unités industrielles disposent de services de suivi de qualité des produits, mais elles ne possèdent pas de structures dédiées à la recherche et l’innovation, telles que des laboratoires R&D, ce qui grève la compétitivité des opérateurs qui produisent annuellement 300 à 10.000 tonnes de produits finis avec une domination de la sardine. Le constat est le même pour la semi-conserve et la congélation. Les recommandations de l’étude au sujet des pistes d’amélioration de la «compétitivité coût» et la «compétitivité hors coût» ont insisté pour la conserve sur l’amélioration de la qualité des matières premières et la valorisation des coproduits en plus de l’optimisation des process et la réduction de coûts d’emballage ainsi que la diversification des gammes et l’accroissement des capacités de stockage en congelé, sans oublier la formation de la main-d’œuvre.

Pour la semi-conserve, il s’agit d’explorer de nouvelles sources d’approvisionnement (stock C du sud, ou l’importation de pays comme la Turquie), la récupération des huiles de pressage et l’étude d’autres types de conditionnements moins coûteux en plus de la formation des responsables qualité et l’allègement des contrôles.

Pour ce qui est de la congélation, l’étude a insisté sur l’amélioration de la qualité des produits entrants et la maîtrise du trempage en plus de l’augmentation des capacités de stockage frigorifique, l’information sur la mécanisation des lignes d’emballage et la cuisson des céphalopodes. In fine, pour la farine et l’huile de poissons, il s’agit d’améliorer le traitement de la matière première et d’assurer une meilleure valorisation des coproduits.



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