Maroc

Agadir : deux sites naturels en péril

Classée zone RAMSAR, l’embouchure de l’oued Souss est aujourd’hui menacée par les ordures qui altèrent son attractivité et menace sa pérennité touristique et naturelle.

Offrant à leurs visiteurs un dépaysement total non loin d’Agadir, l’embouchure de l’oued Souss et la forêt urbaine d’eucalyptus d’Aghroud Bensergao, situées au sud de la ville, sont considérées par les habitants du Grand Agadir comme le second exutoire après la promenade aménagée il y a plus d’une décennie (2006-2010). En dehors de ce contexte de pandémie de la Covid-19, la zone est très fréquentée par les touristes. Toutefois, ces deux sites naturels, situés à la limite nord du Parc national Souss-Massa (PNSM), sont actuellement confrontés à de sérieux problèmes. Un péril qui les guette en raison d’activités anthropiques et du manque d’entretien, surtout après la reprise d’une fréquentation assidue post-confinement. Aujourd’hui, dès l’arrivée sur les lieux, le visiteur est confronté une réalité : quel que soit le trajet emprunté, les ordures jetées par les visiteurs altèrent l’attractivité de cette zone et menacent sa pérennité touristique et naturelle.

Une négligence qui menace la pérennité des lieux
Autre constat alarmant : le manque de sécurité, les panneaux signalétiques et autres équipements faisant défaut, surtout au niveau de l’embouchure de l’oued Souss. Pourtant, cet estuaire ouvert sur l’océan Atlantique est répertorié zone RAMSAR dans le cadre de la convention relative aux zones humides d’importance internationale. Il est, en effet, capital pour l’hivernage, la nidification et l’escale d’un grand nombre d’oiseaux d’eau. C’est d’ailleurs l’endroit idéal pour observer les populations de flamants roses, d’ibis chauve, de mouettes et d’autres espèces d’oiseaux migrants. Si le site a été aménagé en prenant en considération sa spécificité naturelle, il est aujourd’hui évident qu’il est abandonné à son triste sort.

Absence de point d’observation
En témoigne l’absence de point d’observation, surtout pour les passionnés de nature (ornithologues, randonneurs, écoliers…), d’une aire de repos et de sentiers pédestres menant à l’ensemble du site, y compris à la plage. L’hydrologie de la partie inférieure de Oued Souss est majoritairement assurée par les eaux de balancement des marées en cette période de sécheresse, alors que cet espace naturel se caractérise par une végétation résistant aux conditions climatiques du milieu. À l’heure actuelle, une partie de ce site connaît l’installation du chantier consacré aux travaux de confortement des ouvrages maritimes protégeant le front de mer d’Agadir.

La forêt d’eucalyptus en dégradation
S’agissant de ce qui reste de la forêt urbaine d’eucalyptus d’Aghroud Bensergao, sa détérioration est visible à l’œil nu avec une réduction de sa densité due à la forte fréquentation, au non-respect du milieu forestier et au manque d’entretien, outre le sabotage des équipements. Des campagnes de réhabilitation et de nettoyage s’avèrent nécessaires. Ce n’est pas tout : les deux sites manquent de toilettes publiques et de poubelles. La seule zone accessible au public qui demeure préservée est la parcelle de 11 hectares exploitée par le projet Souss Park dédié à l’accrobranche. Par ailleurs, une grande partie de l’écosystème d’eucalyptus de cette forêt a disparu, suite à la multiplication des habitats anarchiques courant 2011, à la forte urbanisation dans la zone d’Aghroud et à l’implantation d’autres projets touristiques.

Yassine Saber / Les Inspirations Éco


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