Maroc

Agadir : 16,8 MDH pour l’aménagement des places commémorant le séisme de 1960

Agadir Souss-Massa Aménagement a attribué un marché relatif à l’aménagement de places commémorant le séisme de 1960 à Agadir. Le 29 février marquera le 65e anniversaire de ce triste évènement. 

16,8 MDH. C’est l’enveloppe budgétaire prévue pour la réhabilitation des places commémoratives du terrible séisme de 1960 à Agadir. Les travaux d’aménagement ont été officiellement attribués par la société de développement local (SDL) Agadir Souss-Massa Aménagement à l’issue de la clôture de l’appel d’offres y affèrent, le 11 février dernier.

Cette adjudication intervient à quelques jours de la commémoration du 65e anniversaire de ce triste évènement. Dans le détail, les travaux portent sur les places du cinéma Rialto, et du Prince Héritier, en plus de la place de l’hôtel de ville, en face de la municipalité et du marché central. Ceci permettra de mettre en avant ces espaces après les différentes dégradations qu’ils ont subies.

Notons que la valorisation du patrimoine architectural d’avant et après le séisme devrait consolider l’attractivité de la ville dans le cadre d’un tourisme urbain boosté par une fréquentation touristique accrue. Pour rappel, celle-ci a été atteint, en 2024, plus de 1,377 millions d’arrivées générant quelque 5,914 millions de nuitées au sein des établissements d’hébergement touristique classés de la destination Agadir.

Devoir de mémoire
Parallèlement à cette future valorisation, l’offre muséale est en attente d’opérationnalisation, dans le cadre du Programme de développement urbain (PDU) d’Agadir 2020-2024, notamment le cinquième axe, afférent à la promotion culturelle et la mise en valeur du patrimoine.

Parmi les projets actuellement attendus, il y a surtout le Musée de la reconstruction d’Agadir. Un projet de mémoire collective qui met en valeur la renaissance de la ville après le séisme de 1960. Abrité au sein de l’ancien bâtiment de Bank Al-Maghrib, ayant lui-même résisté à ce séisme, le Musée de la reconstruction d’Agadir est un bâtiment datant de 1950 qui a été construit par l’architecte François Louis Lemarié (1902-1996). Pour sa rénovation, la conception a été confiée à l’architecte Rachid Andaloussi.

Le cabinet Bouillon de culture a été chargé de l’ingénierie culturelle, tandis que la scénographie a été confiée au studio Adeline Rispal. En plus du Musée de la reconstruction, le PDU d’Agadir prévoit d’autres projets culturels. Parmi eux, le musée Timitar dont les travaux sont en cours.

Dans la dynamique de valorisation et de promotion du patrimoine local, le nouveau musée amazigh est en cours de construction derrière le Mur du souvenir d’Agadir. Ce projet permettra, à travers l’aménagement de la Place du souvenir, de valoriser le mur éponyme où est inscrite la déclaration du Roi Mohammed V, au lendemain du séisme : «Si le destin a décidé de la destruction d’Agadir, sa reconstruction dépendra de notre foi et de notre volonté…». Cette déclaration, ornée de calligraphie arabe, figure sous forme de gravure incrustée dans le mur en béton brut de décoffrage. Une œuvre signée de l’architecte Claude Verdugo, en 1968.

Un plan d’aménagement sectoriel et de sauvegarde du centre urbain
Pour rappel, le plan d’aménagement sectoriel et de sauvegarde du centre urbain ainsi que du secteur touristique et balnéaire de la ville d’Agadir a été approuvé après la recrudescence des actes de défiguration architecturale des bâtiments construits à l’époque du Haut-Commissariat à la reconstruction d’Agadir (HCRA).

À noter qu’aucun document règlementaire n’existait pour la protection de ce patrimoine architectural. Dorénavant, ses dispositions protègent l’aire de sauvegarde principale du centre-ville d’Agadir qui est le principal noyau patrimonial initié par le HCRA. Un recensement de ces bâtiments d’avant et après le séisme d’Agadir – qui présente un intérêt public au point de vue historique, culturel et surtout architectural – a été réalisé en vue de leur protection en tant que patrimoine national.

Ce patrimoine est scindé en deux principales catégories englobant, au total, plus de 80 sites. La première catégorie regroupe les édifices rescapés du séisme du 29 février 1960. Pour la seconde catégorie, elle porte sur l’ensemble des bâtiments construits depuis la mise en place du HCRA.

Cette catégorie nécessite aussi une préservation particulière puisqu’elle englobe des œuvres de référence datant de la période de reconstruction d’Agadir. De nombreux architectes, en majorité du mouvement moderniste, ont contribué à cette opération. Il s’agit, notamment, de Elie Azagury, Michel Ecochard, Mourad Ben Embarek, Henri Tastemain, Jean-François Zevaco, Patrice de Mazières, Abdeslem Faraoui, Louis Rioux, Armand Amzallag. C’est au niveau du centre-ville que se concentre la majorité de ces bâtiments, aménagés entre 1963 et 1973.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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