Aéroport Mohammed V de Casablanca : baisse d’activité jusqu’en 2029 !

L’aéroport Mohammed V de Casablanca va connaître une baisse sensible de ses activités, en raison des travaux d’agrandissement et de modernisation que l’ONDA va y mener jusqu’en 2029. La décision a été officialisée par une circulaire du ministre du Transport et de la Logistique. Les détails.
Un mal nécessaire ! Voilà comment il faut comprendre l’annonce, par le ministère du Transport et de Logistique, de la décision de «limiter l’activité de l’aéroport Mohammed V de Casablanca». Cette décision a été actée dans une circulaire signée par le ministre Abdessamad Kayouh, fin mai dernier, et qui vient d’être rendue publique.
Dans cette missive, le ministre justifie la limitation de l’activité du premier aéroport du Maroc, par les «contraintes» liées aux travaux de modernisation et d’agrandissement que va connaître la plateforme durant les quatre prochaines années.
Ainsi, lit-on dans la circulaire du ministre, «un seuil annuel maximal» de 96.000 mouvements d’avions va être introduit pour cette plateforme aéroportuaire qui a accueilli, en 2024, pas moins de 10,5 millions de passagers, en hausse de 7% par rapport à 2023. Et surtout, il faut noter que l’aéroport Mohammed V de Casablanca représente à lui seul 35% du trafic global des aéroports marocains.
Quel Plan B ?
Il reste à savoir quel plan B sera mis en place pour redistribuer ce trafic sur le reste des aéroports du pays, sachant que bon nombre d’entre eux vont également connaître des chantiers d’agrandissement et de modernisation dans la perspective du Mondial 2030.
Cette redistribution du trafic est d’autant plus nécessaire au vu de la montée en puissance de la destination Maroc sur le plan des arrivées touristiques, en plus de l’urgence de gérer l’organisation parfaite de la CAN 2025 qui se tient dans quelques mois dans le Royaume.
L’autre question qui se pose avec pertinence est celle du maintien d’une bonne qualité de service au niveau de cet aéroport, dans un environnement de travaux, sachant que ce chantier d’envergure s’étalera sur quatre longues années.
Pour l’heure, ni le ministère du Transport ni l’ONDA n’ont encore dévoilé le plan de gestion des opérations aéroportuaires censé se dérouler avec cette limitation des activités.
Travaux
Dans la circulaire du ministre du Transport et de la Logistique, il est précisé que les travaux que l’ONDA s’apprête à lancer «impacteront inévitablement les opérations aéroportuaires et engendreront des limitations et des contraintes d’exploitation» dans l’aéroport Mohammed V. Les travaux en question concernent notamment le renforcement des parkings d’avions éloignés nécessitant «une condamnation de plusieurs postes de stationnement».
En outre, des rénovations des installations aéroportuaires sont prévues. Il s’agit principalement des passerelles, des générateurs de puissance, des mires de guidage, entre autres infrastructures. Tout ceci va engendrer la «fermeture permanente de plusieurs postes de contact», lit-on dans la circulaire d’Abdessamad Kayouh.
Plusieurs postes de distribution de bagages seront également condamnés en raison des remplacements programmés des carrousels de livraison de ces bagages.
Par ailleurs, des travaux de réaménagement du circuit de départ du Terminal 2 sont également prévus. Ce qui permettra de rénover et d’augmenter les comptoirs d’enregistrement. En un mot, ce grand projet d’agrandissement et de modernisation va permettre à l’aéroport Mohammed V de Casablanca d’être au rendez-vous pour la grand-messe du football mondial en 2030.
Méga-aéroport
Pour rappel, fin avril dernier, le ministre du Transport avait donné plusieurs détails concernant le grand projet d’agrandissement de l’aéroport Mohammed V. Lors d’une intervention au Parlement, il avait même parlé d’un deuxième aéroport.
Cette nouvelle plateforme serait adjacente à l’actuel aéroport, ce qui fera naître une mégastructure digne des plus grands aéroports mondiaux. Elle sera directement reliée au réseau à grande vitesse afin de réduire le temps de voyage à destination de Marrakech et Tanger.
Globalement, cette infrastructure rentre dans le cadre de la Vision «Aéroports 2030», avec une enveloppe de 28 MMDH pour agrandir et moderniser la plupart des aéroports du Royaume.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO