Addictions : L’offre de soins réévaluée
La Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) envisage une meilleure identification des sous-groupes de populations ciblées par le programme national de lutte contre les addictions et définir un nouveau pack minimal de services.
Le département de la Santé réfléchit sérieusement à revoir les bases du système de référence relatif à l’offre de soins dédiée aux personnes souffrant d’addictions. La nécessité d’une analyse de situation pour mieux connaître les profils des sous-groupes de populations ciblées et la nature des activités qui leurs sont offertes, en termes de prévention, de soins, de traitement et d’appui psychosocial a été derrière le lancement d’un paquet minimum d’activités et «d’un système de référence fonctionnel pour les personnes ciblées», selon le ministère. «Malgré les efforts consentis, le domaine souffre encore de grandes insuffisances. Plusieurs défis limitent l’efficacité du système de santé à répondre d’une manière adéquate aux besoins réels de cette population : la pénurie des ressources humaines formées, les inégalités géographiques d’accès aux soins, la stigmatisation…», ajoute la même source.
L’offre de soins disponible ne permet pas pour sa part une prise en charge globale des sous-groupes de la population ciblée par le programme selon les normes standards, de même que l’absence d’un document de référence d’orientation sur le paquet minimum d’activités pertinentes au profit de cette population «se traduit par des disparités fonctionnelles aux niveaux des structures de soins et limite les différents acteurs dans leurs pratiques quotidiennes», selon l’état des lieux du ministère. En 2017, les services concernés veulent élaborer un guide du paquet minimum des services/activités (PMA) pour la prévention et la prise en charge des troubles liés à l’usage des drogues et addictions.
Le diagnostic réalisé par le ministère montre pour sa part qu’au cours des dix dernières années, le programme national a bénéficié d’un fort engagement politique, ce qui a permis la mise en place de structures spécialisées ciblant les sites prioritaires où la problématique de l’usage des drogues injectables présente un risque d’épidémie de VIH et VHC. Le second plan 2012-2016 du Programme de réduction des risques VIH/VHC vise à assurer un accès universel aux services de prévention «combinée dans le cadre d’une approche globale fondée sur les droits humains et visant l’accès à des services de qualité en matière de prévention, dépistage et traitement du VIH, VHC et TB», selon le bilan du ministère.