60e AG de la BAD : enjeux et thématiques

Akinwumi Adesina dit passer le témoin «avec confiance», pour ainsi défendre son bilan lors de cette rencontre déterminante qui doit se clôturer par l’élection d’un nouveau président de la BAD. Zoom sur cet événement crucial et ses enjeux thématiques.
Les enjeux thématiques de la 60e Assemblée annuelle de la BAD
La 60e Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) et la 51e Assemblée du Fonds africain de développement se tiennent, du 26 au 30 mai 2025, à Abidjan, sous le thème : «Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement».
Ce rendez-vous, qui rassemble plus de 5.000 participants, avec l’ambition de renforcer la souveraineté économique des pays du continent, de valoriser leurs ressources internes, d’établir des partenariats plus équitables et d’impulser une croissance inclusive, durable et résiliente. Plus qu’une thématique, il s’agit d’un véritable cap stratégique qui appelle à des réformes structurelles, à une gouvernance économique renforcée et à un financement du développement adapté aux priorités africaines.
D’ailleurs, ce thème poursuit l’ambition de placer le continent aux commandes de son développement, à renforcer sa résilience face aux obstacles à venir et à accroître son rôle dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). C’est le cas aussi pour d’autres programmes de développement, notamment l’Accord de Paris sur le climat, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et les High-5 de la BAD.
Ces assemblées annuelles ont également pour objectif de catalyser un débat de fond sur la capacité du continent à prendre les rênes de son développement, en s’appuyant sur des politiques publiques efficaces, des partenariats stratégiques équilibrés et une intégration régionale renforcée.
Perspectives économiques en Afrique 2025
Ce rendez-vous qui se veut une plateforme incontournable pour débattre des orientations de développement du continent, examiner les performances économiques et adopter les grandes lignes de la stratégie de la BAD. Les discussions avec les chefs d’Etat, les ministres, les acteurs de la société civile, les experts et les partenaires du développement de la banque lors des quatre grands événements du savoir, ainsi qu’un dialogue présidentiel, devraient permettre d’analyser en profondeur le thème de ces assemblées annuelles et de formuler des propositions concrètes pour déterminer les actions à entreprendre.
Aussi, le rapport «Perspectives économiques en Afrique 2025» de la BAD, qui sera publié à cette occasion, dévoilera l’évolution du paysage économique mondial, le fardeau de la dette et la mobilisation des ressources pour aider les pays africains à bâtir des institutions efficaces.
Il faut noter qu’Akinwumi Adesina laisse derrière lui une institution renforcée, visible sur la scène internationale, et dotée d’un portefeuille annuel de financements avoisinant les 9 milliards de dollars. Le futur président aura la lourde tâche de préserver l’équilibre entre ambition politique et rigueur financière, tout en pilotant les transformations internes nécessaires pour adapter la BAD aux nouvelles exigences du développement durable et de la compétitivité mondiale.
Un capital qui bat des records !
«Je passe le flambeau avec confiance. Je laisse une institution forte, innovante, intégrée, préparant l’Afrique à être leader en sécurité alimentaire, énergie, numérique et climat», a déclaré le président sortant, Adesina, devant la presse.
Élu en 2015 et reconduit en 2020, Adesina a rappelé les principales avancées enregistrées sous sa présidence. Selon lui, le capital de la BAD est passé de 93 à 318 milliards de dollars en dix ans, soit une hausse de 242%. Le Fonds africain de développement, bras concessionnel du Groupe, a connu sa reconstitution la plus importante avec 8,9 milliards de dollars levés lors de son 16e cycle.
Il a également mis en avant les innovations financières de la banque, saluées comme inédites dans le paysage des institutions multilatérales, telles que les titrisations synthétiques ou encore les instruments hybrides de capital.
S’adressant aux médias, Adesina a lancé un appel à «ne pas se limiter au rôle de simples observateurs, mais à devenir des amplificateurs de la voix de l’Afrique», soulignant l’importance de «façonner le récit africain» dans un monde en mutation.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO