Maroc
50.000 cartes de séjour délivrées
De 2014 à 2017, l’opération de régularisation des migrants a permis à environ 50.000 étrangers en situation administrative irrégulière d’obtenir la précieuse carte de séjour.
Les stéréotypes sur les migrants font de moins en moins l’objet de la Une des journaux au Maroc. Le royaume est-t-il finalement devenu une sorte de terre promise pour les étrangers qui, apparemment, sont de plus en plus nombreux à y séjourner? S’il est encore prématuré -ou peut-être hasardeux- de répondre à cette question, les chiffres que vient de publier le ministère de l’Intérieur sur la politique d’accueil des étrangers en situation administrative irrégulière au Maroc laissent penser que la situation des immigrés s’est nettement améliorée ces dernières années dans le royaume. Environ 50.000 «clandestins» ont pu profiter de l’exceptionnelle opération de régularisation des migrants pour obtenir la précieuse carte de séjour, soit environ 85% du nombre total des demandes, a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit. Lancée en 2014, l’opération de régulation massive des migrants sans titre de séjour, laquelle a bouclé sa deuxième phase fin 2017, a bénéficié à des ressortissants étrangers de 113 nationalités différentes.
Délai de renouvellement de la carte de séjour fixé à trois ans
Une véritable aubaine pour les bénéficiaires, semble-t-il. Jusqu’à très récemment, mettre la main sur ce précieux sésame relevait, pour de nombreux migrants, du parcours du combattant. Aujourd’hui, la donne a apparemment changé au vu du nombre de titres de séjour émis au Maroc «aux migrants clandestins» et des facilités mises en place par les services de l’immigration dans le but de faciliter l’octroi de «la carte nationale». Mieux, le délai de renouvellement pour la première fois de la carte de séjour, pour les bénéficiaires de ces opérations, a été fixé à trois ans, à condition de ne commettre aucun acte contraire aux lois en vigueur, a souligné Abdelouafi Laftit, qui présentait le projet de budget alloué au ministère de l’Intérieur devant la Commission de l’Intérieur, des Collectivités territoriales, de l’Habitat et la politique de la ville à la Chambre des représentants.
Une véritable aubaine pour les bénéficiaires, semble-t-il. Jusqu’à très récemment, mettre la main sur ce précieux sésame relevait, pour de nombreux migrants, du parcours du combattant. Aujourd’hui, la donne a apparemment changé au vu du nombre de titres de séjour émis au Maroc «aux migrants clandestins» et des facilités mises en place par les services de l’immigration dans le but de faciliter l’octroi de «la carte nationale». Mieux, le délai de renouvellement pour la première fois de la carte de séjour, pour les bénéficiaires de ces opérations, a été fixé à trois ans, à condition de ne commettre aucun acte contraire aux lois en vigueur, a souligné Abdelouafi Laftit, qui présentait le projet de budget alloué au ministère de l’Intérieur devant la Commission de l’Intérieur, des Collectivités territoriales, de l’Habitat et la politique de la ville à la Chambre des représentants.
Quid de l’insertion professionnelle des migrants ?
Cependant, pour les défenseurs des droits des migrants, l’octroi de la seule carte de séjour aux migrants n’est pas le meilleur remède à la précarité des étrangers en situation irrégulière dans le pays. L’intégration concerne aussi la formation et l’insertion professionnelle de ces derniers.
Cependant, pour les défenseurs des droits des migrants, l’octroi de la seule carte de séjour aux migrants n’est pas le meilleur remède à la précarité des étrangers en situation irrégulière dans le pays. L’intégration concerne aussi la formation et l’insertion professionnelle de ces derniers.
Les personnes ayant bénéficié de l’opération de régularisation exceptionnelle ne se voient pas automatiquement accorder un permis de travail alors qu’elles sont confrontées à un taux de chômage plus important que la moyenne nationale. D’après une récente enquête du HCP, le taux de chômage des migrants est de l’ordre de 18,1% au Maroc. Un appel qui ne semble pas resté sans réponse. En effet, une nouvelle stratégie en matière de migration et d’asile devrait prochainement voir le jour. Parallèlement à la demande de certains migrants, «le ministère de l’Intérieur s’est employé à renforcer le programme de retour volontaire en signant plusieurs conventions avec l’Organisation internationale pour les migrations, en vertu desquelles les migrants installés illégalement sur le territoire marocain sont volontairement rapatriés dans leur pays d’origine dans des conditions respectant leurs droits et leur dignité», a estimé la MAP. Ce programme a d’ailleurs bénéficié à 26.000 personnes depuis 2002, a précisé la même source. Par ailleurs, outre ces efforts visant à lutter contre la précarité des migrants, entrés illégalement sur le territoire marocain, les autorités publiques et sécuritaires mènent une guerre sans merci pour faire face aux réseaux de trafics et de traite des êtres humains, qui utilisent des moyens sophistiqués pour le transport des immigrants clandestins, tout en usant tendancieusement d’outils numériques, dira-t-on. Le membre du gouvernement a estimé que les efforts menés jusqu’à fin septembre 2018 ont permis de mettre en échec environ 68.000 tentatives d’immigration clandestine et de démanteler 122 réseaux criminels actifs dans ce trafic.
Possibilité de faire un recours depuis mars dernier
Après avoir enregistré de nombreux rejets de candidature, la Commission nationale de recours de la deuxième opération de régularisation a décidé, en mars dernier, d’assouplir les critères d’éligibilité pour élargir le contingent des étrangers bénéficiaires de la carte de séjour au Maroc. Sont concernés les femmes et leurs enfants, les mineur(e)s non accompagné(e)s et les étrangers pouvant justifier d’une activité professionnelle, mais dépourvus de contrat de travail. À cette liste, il faut également ajouter les étrangers conjoints de ressortissant(e)s marocain(e)s ou d’étrangers en situation administrative régulière, sans critère de durée de mariage, ainsi que les étrangers n’ayant pas pu prouver cinq ans de résidence au Maroc, mais qui disposent d’un niveau d’instruction équivalent au collège.