Les Cahiers des ÉCO

Vraiment inqualifiable !

Amine Belghazi & Oubeid Allah Hlal, duo d’humoristes

L’un fait rire tout en guérissant, l’autre inciterait presque à l’achat par le rire. Oubeid Allah Hlal est interne en cardiologie et Amine Belghazi travaille dans le marketing. Ils sont tous les deux plein de talents, se complètent dans le duo de choc qu’ils forment depuis quelques années qu’ils ont baptisé les Inqualifiables, lequel joue pour la troisième édition «Aji Tahdam» au Théâtre Mohammed V de Rabat, le 17 juin.

Complices dans la vie comme à la scène, Amine Belghazi et Oubeid Allah Hlal se sont vus rattrapés par leur passion il y a quelques années lorsqu’ils ont donné la chance à leur talent de s’exprimer en public. L’un a un master en management et marketing, l’autre est médecin mais pour eux l’avenir n’est pas tracé, ils peuvent le dessiner autrement en combinant plusieurs passions, en optant pour plusieurs vies. «On a toujours été dans un esprit de persévérance, d’ambition et d’excitation. Ça a toujours été pour nous un rêve d’être sur scène. On avait cette énergie débordante de créer, de fonder quelque chose. Le vide à Rabat aidant et le fait que pendant Ramadan les gens s’encouragent à venir voir un spectacle, se programment à rire, et donc l’idée de monter un spectacle comme «Aji Tahdam» est née», explique Oubeid Allah Hlal, le médecin farceur.

En effet, le duo est monté sur scène pour la première fois le 17 avril 2014 avec ce spectacle qui a tout de suite fonctionné comme si la digestion via l’humour pouvait être prescrite par un docteur. «L’humour n’est pas venu vers nous, il est né en nous. La fibre humoristique, soit tu l’as, soit tu ne l’as pas. C’est l’amour de la scène et l’amour du partage qui nous a réuni, nous avons toujours été sensibles à l’humour, on a toujours fait rire notre entourage chacun de notre côté, on adore monter sur scène mais notre réunion ! La passion nous emporte tellement qu’on fait tout pour concilier nos vies professionnels et l’humour car l’humour est un métier à part», continue Oubeid qui a trouvé en Amine un partenaire complémentaire. Toujours sur la même longueur d’ondes, à l’humour à la fois distinct mais qui finit par se rejoindre et se comprendre surtout, les Inqualifiables proposent un match de tennis où les vannes et les chutes se renvoient la balle sans jamais être «out». «Le duo est très avantageux en termes d’idées, de collaborations.

Chacun de nous a une vie à part, vit des expériences dans un milieu différent. Chacun de nous ramène son quotidien, ses inspirations, ça se présente autour de la table, on fait une séance de brainstorming, présélections et sélection d’idées qui nous ont touché tous les deux et c’est à partir de là que l’on commence à écrire le spectacle. On pose la forme du spectacle, le contexte, les personnages, l’idée de base et l’improvisation qui conduit à un sketch», indique Amine Belghazi qui insiste sur le fait que le sketch peut changer dès le lendemain lorsque le duo le rejoue. «Le lendemain on revoit le sketch, on le refait, on le peaufine, il peut changer ou rester le même. On procède par couches pour monter un sketch et le roder. Sur scène, en le jouant et en le testant sur le public, on le réécrit encore une fois avec lui. C’est à travers cette chaîne d’écriture que naît un sketch», complète son acolyte. Le duo est friand d’absurde et d’humour décalé, il mélanges les formes et passe du stand up aux personnages avec un aisance déconcertante. Ils abordent des thèmes du quotidien et aiment puiser dans l’absurdité marocaine qui frise le surréalisme parfois.

Toujours justes et fins, les Inqualifiables choisissent toujours un angle que l’on attend pas, surprennent avec une approche nouvelle et subversive sur de l’anodin. Pas étonnant qu’ils puisent leur inspiration chez les Inconnus, Les Robins des bois, Hassan El Fed, Mohamed El Jem, Adil Imam et tous ces humoristes qui créent leur propre style et qui se démarquent par leur différence. «La bêtise humaine est une grande source d’inspiration», lance un Amine Belghazi amoureux des jeux de mots et des détails de la vie auxquels les gens ne prennent pas attention, que le duo sait détourner à son avantage et grâce auxquels il a su se faire un nom sur la nouvelle scène marocaine. «On ne peut pas parler d’humour sans parler de culture et sans parler de mouvement culturel. Il y a une vague qui s’installe au Maroc, il y a un certain encouragement pour tout ce qui est culturel. On voit de plus en plus d’humoristes, de musiciens et c’est encourageant ! Il y a même une certaine concurrence qui commence à s’installer dans le milieu humoristique et tant mieux pour le monde du spectacle, mais on est loin du professionnalisme que l’on peut voir dans d’autres pays, sûrement dû à la négligence des responsables. La culture n’est pas une vraie priorité», affirme l’humoriste. En attendant des jours meilleurs au Maroc, les Inqualifiables continuent leur ascension fulgurante avec leur spectacle «Aji Tahdam» au Théâtre Mohammed V ce samedi 17 juin avant de participer à leur premier Marrakech du rire le 29 juin tout en continuant leur tournée avec Hassan El Fed & Rba3tou.


whatsapp Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp

Évolution des prix des fruits et légumes à Casablanca



Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters



Bouton retour en haut de la page