Les Cahiers des ÉCO

Alliances. La valeur fait grise mine

Avec une contreperformance annuelle de 31%, la valeur reste la mieux lotie comparée aux autres promoteurs de la place, tous faisant face à une conjoncture difficile où la demande est en nette ralentissement. Hormis la baisse de leurs principaux indicateurs, les opérateurs doivent faire face à la suppression des incitations fiscales. Celles-ci n’ayant pas eu l’effet escompté.

Le manque de visibilité dans le secteur immobilier se fait sentir sur la cote de Casablanca. Les investisseurs se désengagent des valeurs immobilières faisant échos à un contexte difficile marqué par le repli du volume des transactions. L’indice sectoriel affiche une contreperformance de 43,33%. Addoha a perdu 48% de sa valeur depuis le début d’année, suivie de Résidences Dar Saada avec 39%. Et dans une moindre mesure, Alliances avec ses 31% de contreperformance. Il faut dire que le secteur fait face à une crise depuis quelques années, exacerbée selon les analystes par l’inadéquation de l’offre et de la demande. Les prix relativement élevés freinent également les acheteurs. Les incitations de l’État n’ont pas arrangé les choses.

D’ailleurs, le PLF 2020 n’a pas intégré les 20% des exonérations fiscales accordées habituellement aux promoteurs de la place. Une mesure qui a été supprimée en raison de l’effet très limité qu’elle a produit durant ces dernières années. Par ailleurs, le PLF 2020 prévoit le relèvement de 17,5% à 20% du taux intermédiaire du barème d’IS et du taux du barème plafonné pour certaines activités dont la promotion immobilière. D’autre part et tout comme les autres opérateurs du secteur, Alliances a vu ses résultats baisser au premier semestre 2019. Le chiffre d’affaires du groupe a plongé de pratiquement 70% en une année, passant de 1,79 MMDH au premier semestre 2018 à 1,05 MMDH au terme du premier semestre 2019. Une baisse expliquée du point de vue du management par l’absence en 2019 de dations de paiement contrairement à la même période de l’année précédente. Il est à noter que les comptes de la compagnie comptaient, à fin juin 2018, des dations de 1,3 MMDH, en plus de 446 MDH générés via l’activité commerciale. Le groupe reste par ailleurs serein et confiant quant à sa situation financière.

Après 3 ans de restructuration, sa dette privée s’établit à 2 MMDH, contre 8 MMDH auparavant, soit une diminution de 74% depuis le début de la crise. À l’issue de ce processus de reprofilage, cette dette sera étalée sur 10 ans avec une franchise d’intérêt de 3 ans, ce qui laisse au groupe pratiquement 4 ans avant de payer sa première échéance. «Le temps de préparer une nouvelle stratégie de développement», avait souligné le top management. La dette bancaire a également atteint son plus bas historique. Une baisse significative qui traduit ainsi le retour du groupe à des fondamentaux sains et à une structure financière solide. Le gearing ressort d’ailleurs à 39% à fin juin 2019 alors qu’il était d’environ 63% en 2014. Concernant ses perspectives, ledit groupe compte poursuivre la lancée de son programme de projets qui a démarré en 2018 et dont les retombées apparaîtront dans les résultats d’Alliances à partir de 2020. Sur le pôle Habitat social et intermédiaire, le plus important pôle du groupe, l’entreprise table sur la livraison de 37.799 unités entre projets lancés et en cours de lancement pour un chiffre d’affaires de 13,3 MMDH.

Pour le pôle Haut standing, Alliances table sur la livraison de 600 unités pour un chiffre d’affaires de près de 1,9 MMDH. Pour ce qui est de son activité à l’international, Alliances a entamé, en 2018, la construction de 8 hôpitaux au Cameroun, en plus de 800 unités de logement ainsi que la rénovation de 3 plateaux techniques. La livraison totale de ces structures est prévue pour le premier semestre 2020.


Belhassen Achour
Analyste chez Alpha Mena

Les derniers chiffres publiés par Alliances Développement immobilier (ADI) témoignent d’une reprise de l’activité commerciale. Les revenus au 1er semestre 2019 publiés par le promoteur accusent une baisse de 40% à 1,054 MMDH. Cependant, en ajustant les revenus au premier semestre 2018 par 1,3 MMDH lié aux dations, les ventes ressortent en hausse de 136% au cours des six premiers mois de 2019. ADI a essayé durant ces deux dernières années de mettre en place une stratégie basée sur la collecte du cash et la réduction de son endettement. En effet, ADI s’est concentrée sur la liquidation de son stock. Le développeur a essayé de contenir sa structure de coûts, notamment à travers la réduction de ses charges de structure (réduction de l’effectif de 151 employés entre 2017 et 2018). De plus, l’effort de désendettement continue à un rythme soutenu puisque la dette nette s’est réduite de 121 MDH durant ces six premiers mois. Pour les années à venir, nous maintenons un profil prudent en ce qui concerne la génération de revenus (un revenu moyen de 2,877 MMDH) mais en termes de rentabilité, le tableau serait meilleur. Nous tablons sur une marge opérationnelle en progression (objectif 2021 à 16,6%) suite à une meilleure maîtrise des charges de production et un résultat net moyen autour de 365 MDH grâce à la baisse prévue du coût de l’endettement. 


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