Les Cahiers des ÉCO

Le secteur des assurances affiche bonne mine

Le secteur des assurances a réalisé en 2017 un résultat net de 4,33 MMDH, en amélioration de 25,5% par rapport à l’exercice précédent, indique l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). A son niveau, le podium des compagnies d’assurance reste partagé par Wafa Assurance (20,7% de parts de marché), RMA Assurance (16%) et Saham Assurance (12,4%). Détails

Le résultat net du secteur d’assurances a connu une nette amélioration d’une année à l’autre. Les bénéfices sont ainsi passés de
3,45 MMDH en 2016 à 4,33 MMDH en 2017, selon le dernier rapport de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance Sociale (ACAPS). Une évolution du bénéfice net du secteur qui a été porté essentiellement par l’effet de l’augmentation limitée de 1,9% du résultat technique des opérations des assureurs (pour atteindre 5,54 MMDH), compensée par la nette amélioration du résultat non technique qui est passé de -548,7 MDH à 4,4 MDH en 2017. Pour sa part, le chiffre d’affaires du secteur a augmenté de 9,1% à 40,65 MMDH en 2017 contre 37,26 MMDH en 2016. Une progression essentiellement expliquée par la bonne tenue des opérations directes qui ont enregistré une progression de 10,9%, atteignant 38,73 MMDH. Cette évolution recouvre également une baisse de 18,2% des acceptations en réassurance.

Les entreprises d’assurances et de réassurance marocaines exerçant à titre exclusif les opérations de réassurance détiennent la grande part du marché de réassurance, soit 90,3% contre une part de 9,7% pour les entreprises d’assurances et de réassurance qui pratiquent la réassurance à titre accessoire. En outre, les charges techniques d’exploitation ont atteint cette année 8,07 MMDH, en hausse de 2,4%, représentant ainsi 19,8% du chiffre d’affaires total. Les produits financiers nets s’élèvent à 7 MMDH, en hausse de 10,7% par rapport à l’exercice précédent, dont 2,73 MMDH des plus-values nettes sur réalisation de placement.

En effet, les placements affectés aux opérations d’assurances du secteur ont enregistré un encours en valeur d’inventaire de 154,96 MMDH, en croissance de 6,5%. Il faut dire que les assureurs sont souvent considérés comme les plus gros intervenants sur le marché financier. Celles-ci misent actuellement plus de 45% de leurs portefeuilles en actions, contre seulement 7% en France. Pourtant, les compagnies d’assurance seraient amenées à investir moins en Bourse. Une disposition qui n’est pas forcément volontaire mais qui serait une des conséquences directes de l’adoption de la circulaire Solvency II. Une directive qui poussera les assureurs à limiter leur présence sur ce compartiment du marché des capitaux. En effet, le nouveau régime de solvabilité, basé sur les risques (contrepartie, marché, taux, opérationnel…), exige des compagnies d’assurance la constitution de fonds propres importants en contrepartie de leurs investissements en Bourse. L’adoption du nouveau référentiel se traduira probablement soit par un renforcement important des capitaux des assureurs, soit par leur désengagement partiel du marché boursier. Mais pas seulement, la baisse progressive de l’exposition des assureurs sur le marché boursier, est également expliquée par sa cherté, même si celui-ci offre un rendement implicite de 5%, -ce qui demeure supérieur aux performances de l’obligataire-. Rien qu’en janvier dernier la Bourse de Casablanca a traité à 21,6 fois ses bénéfices futurs. Sur une plus longue période, le PER du marché a en effet connu une nette remontée depuis 2013 pour se situer à 20,2x à fin 2016 (cours à fin 2016 rapportés aux bénéfices 2016) et 19,4x à fin 2017 (cours à fin 2017 rapportés aux bénéfices de 2017). «Le marché devrait continuer à traiter à un PER autour de 20x à fin 2018», avait noté les analystes de CFG Capital.

Les provisions techniques brutes, quant à elles, se sont établies à 149,87 MMDH contre 142,69 MMDH, soit une progression de 5%. De son côté, le ratio sinistres/primes (S/P) de la branche non-vie a enregistré une légère baisse de 4 points par rapport à l’année précédente pour se situer à 65,5%. Suite à la baisse des prestations et frais. Quant au ratio combiné de la même branche, celui-ci est passé de 100% à 94,5% à fin 2017.

Par ailleurs, le montant des primes émises relatives aux opérations vie et capitalisation s’élèvent à 16,98 MMDH contre 14,29 MMDH en 2016, soit une augmentation de 18,8%. Celles relatives aux opérations non-vie ressortent à 21,75 MMDH contre 20,62 MMDH, soit une hausse de 5,5%. Plus en détail, la répartition des émissions d’assurances en 2017 montre que la branche vie et capitalisation préserve une place prépondérante, soit 43,9% du total. L’assurance automobile vient au deuxième rang avec une part de 27,1%, suivi des assurances maladie maternité avec une part de 10,1% et des assurances accidents de travail avec une part de 5,7%. Sachant que les assurances automobile, les accidents du travail (AT) et les assurances de personnes (assurances vie et capitalisation, accidents corporels et maladie-maternité) représentent, à elles seules, près de 86,8% de l’ensemble des primes émises. Par ailleurs, dans son dernier rapport sur la situation liminaire du secteur marocain des assurances en 2017, la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR) dévoile les parts de marché des compagnies d’assurances. Avec une prime émise totale (branche «vie» et «non-vie») de 8 MMDH, Wafa Assurance maintient sa position de leader en s’accaparant 20,7% du marché des assurances au Maroc, soit presque la même part que l’année précédente (20,8%). Elle est ainsi suivie par RMA Assurance avec une part de 16% au lieu de 16,7% un an auparavant. Notons que cette dernière draine un total de 6,2 MMDH des primes émises en 2017. Saham Assurance occupe la troisième place du podium avec 12,4% du marché contre 12,5%, générant un total de primes émises de 4,4 MMDH à fin 2017.

Dans la Vie, Wafa Assurane préserve ses 26,1% de parts de marché, suivie par Taamine Chaabi avec 22,9% et RMA avec 18,5%. Les cessions au titre des opérations d’assurances non-vie représentent 92,2% de l’ensemble des cessions, soit 2,34 MMDH. Quant aux cessions des opérations d’assurances vie et capitalisation, elles ont atteint 199,76 MDH. Pour la «non-vie», les primes émises totalisent un montant de près de 22 MMDH en 2017, portées essentiellement par Saham Assurance avec une part stable par rapport à 2016 s’élevant à 17,4%, suivie par Wafa Assurance avec un poids de 16,5% (contre 15,7% un an auparavant) puis par RMA Assurance à hauteur de 14% (contre 14,4%). Du côté des indemnisations, les prestations et frais payés par les assureurs directs ont connu une augmentation de 10,5% passant de 22,06 MMDH à 24,36 MMDH en 2017. Ces derniers représentent 62,9% des émissions directes totales.


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