Politique

Sortie de crise. Les parlementaires veulent un plan détaillé

Le gouvernement est appelé à présenter une stratégie claire de sortie de crise. Ni les explications d’El Otmani, ni celles de Benchaâboun ne semblent satisfaire les parlementaires, qui attendent une vision prospective de déconfinement et de relance de l’économie.

Le chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani, a été interpellé par les deux chambres du Parlement après sa déclaration lundi dernier au sein de l’hémicycle. Il était, mardi, chez les conseillers, et hier chez les parlementaires de la chambre basse. Visiblement, l’exposé d’El Otmani n’a pas satisfait nombre de parlementaires qui «attendent des réponses claires» sur le plan gouvernemental de sortie de crise.

Or, «le chef de l’Exécutif s’est contenté de généralités», souligne Rajaa Kessab, parlementaire de la Confédération démocratique du travail.

Même son de cloche auprès de Abdellatif Ouahbi, député et secrétaire général du Parti authenticité et modernité : «Nous attendions de la part du gouvernement une vision prospective», a-t-il précisé. Même les explications de Benchaâboun, qui a été interpellé par les parlementaires de la chambre haute mardi dernier, ne semblent pas répondre aux attentes des élus de la Nation sur les voies de sortie de crise, bien que le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration ait annoncé qu’un plan était en cours de préparation, basé sur l’appui de l’offre et de la demande et la sauvegarde d’un rythme stable de l’investissement public, un mécanisme décisif en matière de la relance économique.

L’Exécutif, qui est salué pour les efforts déployés dans la gestion de la situation, est appelé à communiquer clairement autour de sa stratégie de déconfinement et du scénario macro-économique retenu pour alléger l’impact de la crise déclenchée par le Covid-19. La vision doit être claire avec «des dates précises» à l’instar de ce qui a été fait pour le secteur de l’enseignement, selon certains parlementaires. Il faudra manifestement attendre quelques jours pour arrêter les scénarios en cours de préparation, bien que Saâd Dine El Otmani ait tenu à souligner que la feuille de route du gouvernement était claire, «même si les chiffres sont encore imprécis». L’examen du projet de loi de Finances rectificative au sein du Parlement sera l’occasion de débattre minutieusement de la stratégie gouvernementale de sortie de crise. Les grandes lignes de ce texte, qui est en cours de finalisation, seront présentées au Conseil des ministres et le projet sera bientôt adopté par le Conseil de gouvernement. C’est à travers ce texte que la vision sera clarifiée. Il s’agit aussi de mettre en place un plan d’action pluriannuel de relance de l’économie. Ce plan devra prendre en considération les avis des acteurs concernés. C’est dans ce cadre que s’inscrira le lancement des concertations avec les partis politiques, les syndicats et les organisations professionnelles à partir de la semaine prochaine. Une initiative saluée par les parlementaires, même si «elle devait avoir lieu au début de la crise pour mutualiser les efforts dans un contexte marqué par l’unanimité nationale». Dans ce cadre, les médias publics sont appelés à jouer leur rôle en matière non seulement de couverture de ces rencontres, mais aussi d’implication des acteurs politiques dans la participation aux débats.

Accélérer la cadence
On plaide pour l’accélération de la cadence en matière de mise en œuvre de mesures concrètes de sortie de crise. À ce titre, certains parlementaires proposent un déconfinement progressif territorial dès à présent dans les régions où le taux de reproduction (RO) se situe à moins 0,7%. Il est aussi proposé de créer des comités de veille régionaux pour se pencher avec les différents acteurs sur les voies de relance de l’économie nationale. Il est proposé de tenir des sessions extraordinaires des conseils régionaux pour participer aux efforts nationaux et de les adapter aux spécificités régionales. L’heure est par ailleurs à la révision des stratégies et des programmes d’appui social qui ont montré leurs limites. L’amélioration du ciblage s’impose. L’annonce de la mise en place, dans les brefs délais, du Registre social unifié par le chef de gouvernement est saluée. À cet égard, la Chambre des conseillers doit accélérer le rythme d’examen et de discussion du texte relatif au RSU pour l’adopter et le transférer à la Chambre des représentants. Le gouvernement est aussi appelé à mettre en place un nouveau pacte social, comme l’a prôné à plusieurs reprises le Parti de l’Istiqlal, même avant la crise du Covid-19.


CDD : le décret au SGG

Le groupe parlementaire de la CGEM à la Chambre des conseillers appelle à l’amélioration du climat des affaires. Dans ce cadre, il plaide pour l’activation de l’accord tripartie du dialogue social de 2019, notamment en ce qui concerne l’adoption du décret tant attendu par le patronat sur les secteurs qui peuvent recourir aux contrats de travail à durée déterminée (CDD). L’article 16 du Code du travail stipule que le contrat de travail à durée déterminée peut être conclu dans certains secteurs et dans certains cas exceptionnels fixés par voie réglementaire, après avis des organisations professionnelles des employeurs et des organisations syndicales des salariés les plus représentatives, ou en vertu d’une convention collective de travail. Le chef de gouvernement assure que ce décret a été finalisé par le ministère du Travail après concertations avec les partenaires sociaux et économiques et transféré au Secrétariat général du gouvernement. Il sera bientôt introduit dans le circuit législatif.


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