Portraits. Qui sont les ministres du gouvernement Akhannouch ?
Le nouveau gouvernement séduit. Composée de jeunes, de technocrates et faisant la part belle aux femmes, la nouvelle équipe compte 19 ministres et 5 ministres délégués. Parmi eux, 7 ont été reconduits et occupent principalement des postes au sein des ministères de souveraineté. Décryptage.
Ceux qui rempilent
Abdelouafi Laftit.
Ministre de l’Intérieur
Abdelouafi Laftit a conservé son département. Lauréat de l’École polytechnique de Paris et de l’École nationale des ponts et chaussées, Laftit a été auparavant wali de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et gouverneur de la préfecture de Rabat. Il a commencé sa carrière dans la finance en France avant de rejoindre l’Office d’exploitation des ports où il a occupé plusieurs fonctions de responsabilités. En 2006, il a été nommé gouverneur de la province de Nador. Quatre ans plus tard, il devient PDG de la Société d’aménagement pour la reconversion de la zone portuaire de Tanger-ville.
Nasser Bourita.
Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger
Nasser Bourita reste aux Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Un département qu’il connaît sur le bout des doigts pour y avoir occupé plusieurs postes de responsabilités. En 2002, il a été chef du service des Organes principaux des Nations-unies, avant d’être nommé conseiller à la Mission du Maroc auprès des Communautés européennes à Bruxelles (2002-2003). Il a été ensuite chef de la division de l’Organisation des Nations-unies (2003-2006), puis directeur des Nations-unies et des Organisations internationales au sein du ministère de 2006 à 2009. Bourita a aussi été chef de Cabinet du ministère des Affaires étrangères, ambassadeur, directeur général des Relations multilatérales et de la coopération globale et secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Son expertise lui a permis de gérer avec brio les crises diplomatiques avec l’Espagne et l’Algérie. Nasser Bourita est titulaire d’une licence en droit public et diplômé des études supérieures en droit international public de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat.
Ahmed Toufiq.
Ministre des Habous et des Affaires islamiques
Ahmed Toufiq est à la tête de ce ministère depuis 2002. Titulaire d’une licence ès Lettres (option histoire) de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat, d’un certificat en archéologie et d’un diplôme de 3e cycle à la Faculté des lettres à Rabat. Il a occupé le poste de vice-doyen de la Faculté des lettres de Rabat où il exerçait en tant que professeur d’histoire. Il a été, par la suite, désigné directeur de l’Institut des études africaines (1989), puis directeur de la Bibliothèque générale en 1995. En 2010, il a été nommé par S.M. le Roi, président de la Fondation de la mosquée Hassan II de Casablanca.
Mohamed Hajoui.
Secrétaire général du gouvernement
Mohamed Hajoui garde également son poste. Titulaire d’un doctorat en droit. Il a été professeur à l’École nationale d’administration et a aussi enseigné le droit public à l’université et dans plusieurs institutions d’enseignement supérieur. En 1993, il a été nommé directeur de la fonction publique, puis secrétaire général du ministère de la Fonction publique en 1998. Durant ce même mandat, il a été désigné secrétaire général par intérim du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Il a ensuite été nommé secrétaire général de la Primature en 2000. Mohamed Hajoui est expert en droit administratif et sciences administratives et est auteur de plusieurs publications.
Abdellatif Loudiyi.
Ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Administration de la Défense nationale
Ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi occupe ce poste depuis 2017. Auparavant, il a été ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Administration de la Défense nationale dans le gouvernement Abbas El Fassi. Il a été reconduit au même poste dans le gouvernement Benkirane et El Othmani.
Mohcine Jazouli.
Ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques (RNI)
Si Mohcine Jazouli est maintenu au sein du gouvernement, il change de poste. Il est désormais ministre délégué chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques. Lauréat de l’Université Paris-IX Dauphine et titulaire d’une Maîtrise d’informatique appliquée à la gestion de l’entreprise (MIAGE), obtenue à l’Université Paris XI Orsay. Il a exercé au sein de cabinets de conseil internationaux avant de créer son propre cabinet, «Valyans Consulting», en 2005. Durant sa carrière, il a fait partie des instances dirigeantes de la CGEM et a été membre du think- tank CDS – Conseil pour le Développement et la Solidarité. En 2018, Jazouli devient ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, chargé de la Coopération africaine.
Les nouveaux
Chakib Benmoussa.
Ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports (RNI)
C’est une nouvelle mission qui est confiée à Chakib Benmoussa, et pas des moindres. Il est désormais chargé du département de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports. Cet ancien ministre de l’Intérieur a été nommé, en 2019, à la présidence de la Commission spéciale sur le modèle de développement. Titulaire des diplômes d’ingénieur de l’École Polytechnique de Paris (1979) et de l’École Nationale des Ponts et Chaussées-Paris et d’un Master of Science du MIT, Benmoussa est aussi ambassadeur du Maroc en France depuis 2013. Auparavant, il a présidé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) de 2011 à 2013. Benmoussa est aussi président de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD)
Nizar Baraka.
Ministre de l’Équipement et de l’eau (PI)
Tête de liste de l’Istiqlal, Nizar Baraka est diplômé en économétrie de la faculté Mohammed V-Agdal et titulaire d’un doctorat en sciences économiques de l’Université Aix-Marseille (France). Avant de démarrer sa carrière au sein du gouvernement, il a d’abord été professeur à la Faculté de droit Mohammed V-Agdal et à l’Institut national d’économie sociale. C’est en 1996 qu’il rejoint le ministère des Finances où il occupa plusieurs postes de responsabilité. Une dizaine d’années plus tard, il gravit les échelons et est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires économiques et générales dans le gouvernement El Fassi. En 2012, Nizar Baraka a été ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement Benkirane. Une mission qui a été de courte durée puisqu’il a présenté sa démission en juillet 2013 suite à la décision prise par son parti de se retirer du gouvernement. De 2013 à 2018, il a présidé le Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Abdellatif Miraoui.
Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (PAM)
Ancien président de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, Abdellatif Miraoui est membre de la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement. Mission qu’il a accomplie parallèlement à ces fonctions de directeur du Pôle Enseignement et Recherche (Énergie et Informatique) de l’UTBM. Miraoui a également été directeur de l’Institut national des sciences appliquées de Rennes depuis début 2020. Auparavant, il a occupé, durant plusieurs années, le poste de directeur de la filière d’ingénieurs génie électrique de l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard. Il a aussi été vice-président du conseil scientifique de l’établissement. Miraoui est docteur en sciences de l’ingénieur de l’université de Franche-Comté. Il est auteur de 4 livres et plus de 300 publications scientifiques. Il a également dirigé plus de 38 thèses de recherche.
Ryad Mezzour.
Ministre de l’Industrie et du Commerce (PI)
Alors que tout le monde s’attendait à voir Moulay Hafid Elalamy rempiler, c’est son chef de cabinet, Ryad Mezzour, qui prend les commandes du ministère de l’Industrie et du commerce. Membre du bureau exécutif de l’Alliance des économistes istiqlaliens, Mezzour est ingénieur de formation. Il est diplômé de l’École polytechnique de Zurich. Après avoir obtenu son master, il commence sa carrière dans le consulting à l’étranger. En 2003, il rentre au Maroc et occupe le poste de directeur général de Budget. Deux ans plus tard, il est nommé conseiller du président de Somed. Avant d’intégrer le ministère de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour a été DG de Suzuki Maroc.
Younes Sekkouri.
Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences (PAM)
Membre fondateur du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Younes Sekkouri est titulaire d’un doctorat en management stratégique de l’ISCAE, d’un Executive doctorat de l’École nationale des Ponts et Chaussées et d’un MBA de la même école. Ancien parlementaire (2011-2016), il est également doyen de l’École des ponts Business School Afrique. Politicien et doté d’une formation multisectorielle, il a été chargé de mission au ministère de l’Intérieur et membre de la commission des Finances à la première Chambre.
Abdellatif Ouahbi.
Ministre de la Justice (PAM)
Avocat au barreau de Rabat, Abdellatif Ouahbi a d’abord intégré l’Union socialiste des forces populaires dont il a été membre de 1976 à 1991, puis le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste, de 1991 à 2010, avant de le quitter pour le Parti authenticité et modernité. En 2016, il a été élu député à la Chambre des représentants dans la circonscription de Taroudant-Nord. En février 2020, il a été propulsé au poste de secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM). Il a récemment été élu président du Conseil communal de Taroudant.
Mohamed Sadiki.
Ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts (RNI)
Mohamed Sadiki a été secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime depuis 2013. Durant son mandat, il a dirigé de nombreux programmes et projets de recherche scientifique au Maroc, en Méditerranée et à l’international. Généticien de formation et ingénieur d’État en agronomie, Sadiki est aussi titulaire d’un doctorat d’État en sciences agronomiques et d’un PhD de l’Université du Minnesota (USA). Il est auteur et co-auteur de nombreuses publications scientifiques dans le domaine de la génétique végétale et la biodiversité agricole, il a reçu plusieurs distinctions, récompensant ses travaux de recherche scientifique.
Mohamed Abdeljalil.
Ministre du Transport et de la Logistique (PI)
Mohamed Abdeljalil est président du directoire de Marsa Maroc. Durant sa carrière au sein de la société, il a largement contribué à sa modernisation et à son développement. Il a aussi piloté son introduction en bourse, en 2016, pour 1,9 milliard de DH. Diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées, il décroche également un MBA décerné conjointement par l’ENPC et l’École Hassania des travaux publics. Il a démarré sa carrière dans le secteur privé (Arthur Andersen, Bouygues). C’est en 2003 qu’il rejoint la fonction publique comme directeur des programmes et des études du ministère des Transports. En 2005, Mohamed Abdeljalil est nommé directeur général de l’Office d’exploitation des ports (ODEP), rebaptisé en 2006 Marsa Maroc (Société d’exploitation des ports). Il en devient le président du directoire à partir d’avril 2007.
Mohamed Mehdi Bensaid.
Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (PAM)
Mohamed Mehdi Bensaid est titulaire d’une licence en droit pénal et d’un master en relations internationales et géographie politique de la Faculté des sciences politiques de Toulouse. Il a démarré sa carrière politique en 2008 en tant que président du Cercle des jeunes démocrates marocains. Il a fait son entrée à la Chambre des représentants lors des élections législatives de 2011. En 2014, Mehdi Bensaid a été nommé président de la Commission parlementaire des Affaires étrangères, avant de devenir conseiller communal de Rabat en juillet 2015. En 2017, il intègre le bureau politique du PAM.
Faouzi Lekjaa.
Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget
À la tête de la Fédération royale marocaine de football depuis 2014, Fouzi Lekjaa sera désormais en charge du Budget au ministère des Finances. Ingénieur agronome, diplômé de l’École nationale de l’administration, il a commencé sa carrière comme inspecteur des finances. Il a ensuite été nommé responsable de la division du secteur agricole et de la compensation à la direction du budget du ministère des Finances. En 2011, il devient le plus jeune directeur du budget du royaume. Homme d’affaires avisé, il est le premier Marocain à entrer au conseil exécutif de la FIFA. Deuxième vice-président de la Confédération africaine de football (CAF) et directeur du budget au sein de la même organisation panafricaine, Lekjaa a restructuré et fait avancer la professionnalisation du football marocain. Il est l’initiateur de plus de quarante conventions de partenariat avec des fédérations africaines.
Mustapha Baitas.
Ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement (RNI)
En 2016, Mustapha Baitas a été désigné tête de liste nationale des jeunes, avant d’être réélu cette année à Sidi-Ifni, dans la région de Guelmim-Oued Noun. On le considère comme le bras droit de Aziz Akhannouch, qui lui a confié la direction du siège central du parti à Rabat, en plus de ses fonctions en tant que membre du bureau politique du RNI. Baitas a également été membre de la Commission des secteurs productifs au Parlement.
Tilila El Ghouari / Les Inspirations ÉCO