Commissions parlementaires. Ramid pour la levée de la confidentialité
Voici une position qui devrait plaire à plus d’un Marocain, notamment ceux qui se souviennent encore de la vive polémique sur le secret des travaux des commissions parlementaires.
Mustapha Ramid, le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, s’est dit pour la levée de cette confidentialité.
Intervenant lors d’une conférence à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Mohammedia, Ramid a plaidé pour que les travaux des commissions parlementaires ne relèvent plus du confidentiel et ce, au nom du droit de l’accès à l’information. Cela devrait s’opérer, estime Ramid, par la mise en place de la création de deux chaînes de télévision, une dédiée à la Chambre des représentants et la seconde à la Chambre des conseillers, pour diffuser l’ensemble des débats. Les citoyens pourraient, dès lors, être informés des travaux de ces commissions et de leur productivité.
Mais ce n’est pas tout, car pour le ministre d’Etat, il est impérieux de moraliser la vie politique sous la coupole. Les partis politiques doivent revoir leurs choix et œuvrer pour mandater des compétences reconnues pour leur intégrité et leur professionnalisme, a-t-il martelé.
« La désignation de candidats sans aucune formation est de nature à accentuer le phénomène de l’absentéisme et affaiblir l’action de l’institution législative », a critiqué Ramid.
Le ministre d’Etat a également révélé que le gouvernement compte annoncer prochainement sa décision relative au soutien financier aux partis politiques, expliquant qu’une partie de ces fonds sera consacrée à l’enrôlement de compétences susceptibles d’élever et d’améliorer le rendement du Parlement.
Abordant le bilan de l’action parlementaire au titre de la première session de l’année législative 2019-2020, Ramid a fait savoir que 20.297 questions écrites ont été adressées au Parlement, dont 11.154 ont fait l’objet d’une réponse, soit 55%. Le Parlement a également reçu, au cours de 180 séances, un total de 3.665 questions orales, soit 31 questions par séance à la Chambre des représentants et 18 à la Chambre des Conseillers, a-t-il ajouté.
Concernant la séance mensuelle sur la politique générale du gouvernement, Le ministre a rappelé qu’au cours de 37 séances, un total de 343 questions ont été adressées au chef de gouvernement, mettant notamment en relief les contraintes auxquelles fait face le chef de gouvernement, dues principalement « au délai imparti pour répondre à chaque question ».
La séance de politique générale ne devrait pas, en principe, dépasser 120 minutes et doit s’articuler autour d’un seul axe, a-t-il estimé, appelant à un travail de fond pour rendre plus performantes et plus qualitatives les questions écrites et orales.
Évoquant le traitement réservé par le gouvernement aux propositions de loi, Ramid a noté que la plupart des textes déposés n’ont été pas acceptés par l’exécutif, en raison de leur formulation plutôt théorique et du manque de précision.
Avec MAP