Monde

Washington est sur le point d’ouvrir une enquête pénale contre «Huawei»

Les autorités américaines en sont aux étapes « avancées » de l’ouverture d’une enquête pénale qui pourrait conduire à la mise en accusation de Huawei, un géant des télécommunications chinois, a annoncé mercredi un article de presse.

Le Wall Street Journal, citant des sources anonymes, a déclaré que le ministère de la Justice américain examinait des allégations selon lesquelles Huawei aurait volé des secrets commerciaux à ses partenaires américains, y compris la machine de test de téléphones intelligents de T-Mobile.

La décision, une fois prise, aggraverait les tensions entre les États-Unis et la Chine, survenues après l’arrestation au Canada de Ming Wenchu, directeur financier de Huawei, sur la base d’un mémo américain.

L’affaire Ming, qui est assignée à résidence et en attente de son procès, a également soulevé des tensions dans les relations sino-canadiennes.

La Chine a arrêté des Canadiens depuis l’arrestation de Ming et en a condamné un tiers à la peine de mort, ce que les observateurs considèrent comme une tentative de Pékin de faire pression sur Ottawa.

Huawei, deuxième fabricant mondial de téléphones intelligents et premier équipementier de télécommunication, fait l’objet d’un examen minutieux aux États-Unis depuis des années pour suspicion de liens présumés avec le gouvernement chinois.

Le fondateur de Huawei, Ray Qingfai, est sorti de l’ombre mardi, dans une rare interview avec plusieurs médias, de l’implication de sa société géante dans l’espionnage pour le gouvernement chinois.

La querelle intervient alors que le président Donald Trump tentait d’accroître l’industrialisation sur le sol américain et d’imposer des droits de douane élevés aux produits chinois pour ce qu’il considère comme des pratiques commerciales déloyales de la part de Beijing.

Les législateurs américains ont présenté un projet de loi interdisant l’exportation de pièces de rechange et de composants américains aux sociétés de télécommunications chinoises qui violent les lois américaines sur le contrôle des exportations ou les sanctions, visant Huawei et ZTE.

« Huawei est un groupe de collecte d’informations du Parti communiste chinois et son fondateur et chef d’état-major était un ingénieur de l’Armée de libération du peuple », a déclaré le sénateur républicain Tom Coton.

« Huawei et ZTE sont les deux faces d’une même pièce », a déclaré le sénateur démocrate Chris van Hollen dans la même déclaration. Les deux sociétés ont à plusieurs reprises violé les lois américaines et constituent une menace majeure pour la sécurité nationale des États-Unis et doivent être tenues pour responsables. « 

L’année dernière, Trump a conclu un accord avec ZTE visant à alléger ses lourdes sanctions financières pour avoir aidé l’Iran et la Corée du Nord à éviter les sanctions américaines à la suite d’un appel du président chinois Xi Jinping visant à préserver les emplois chinois.



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