Monde

Méditerranée : la Tunisie, grande victime de la pollution plastique

La Banque mondiale estime les pertes de PIB en lien avec le climat à 3,4% en 2030 et 6,4% à l’horizon 2050. Une tendance due en partie à l’impact des rejets plastiques qui représentent pas moins de 10% des déchets produites chaque année.

La Tunisie figure parmi les pays les plus affectés par la pollution plastique au niveau du pourtour méditerranéen. Des chiffres du ministère de l’Environnement montrent qu’elle génère plus de 2,5 millions de tonnes d’ordures annuellement, dont pas moins de 10% constitués de déchets plastiques. Ce constat a été dévoilé lundi dans le cadre de la présentation du programme Adopt a Beach MED, une initiative citoyenne qui vise à surveiller et à collecter des données et des statistiques sur les déchets marins, ainsi qu’à sensibiliser aux impacts de la pollution plastique en Méditerranée.

Adopt a Beach MED est un programme lancé par de jeunes bénévoles qui incitent et motivent les écoles et les organisations à adopter des plages spécifiques en Tunisie, en Grèce et en Turquie dans le but de surveiller et rassembler des indicateurs sur les déchets marins. Il est parrainé par le bureau Afrique du Nord du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Cette initiative avait d’abord été lancée par le WWF en 2021 en Grèce avec une plateforme pan-méditerranéenne de surveillance de la pollution côtière en cours de développement. Pas moins de 144.760 déchets et objets ont ainsi été identifiés et extraits des plages tunisiennes dans ce cadre. D’après le WWF, pour lutter contre le fléau de la pollution plastique, il faudrait un traité de l’ONU qui propose cinq mesures phares  : mettre un terme à l’extraction du pétrole et du gaz, adopter un système de recharge et de réutilisation, garantir une transition juste pour les employés du secteur, la fin du «colonialisme par les déchets» en exigeant des pays responsables de gérer leurs propres déchets et, enfin, un engagement juridiquement contraignant qui impose de garantir le respect du traité par les États et les industriels.

Impacts sur le PIB
D’après un récent article de la Banque mondiale, en Tunisie, 71% des pertes de PIB liées au climat seront dues à des pénuries d’eau. Des prévisions qui se basent sur le rapport de l’institution de Bretton Woods sur le climat et le développement en Tunisie paru en prélude à la COP28. Ce rapport admet que les pénuries d’eau, renforcées par l’érosion côtière et les inondations, pourraient réduire le PIB réel du pays à hauteur de 3,4% en 2030, en cas d’absence de réaction officielle. Ces pertes annuelles pourraient atteindre 6,4% du PIB en 2050, l’équivalent de 10,4 milliards de dinars (environ 3,4 milliards de dollars) en valeur actuelle nette.

Toujours selon les estimations de la Banque mondiale, en Tunisie et dans les cinq pays où des rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR) ont été réalisés, à savoir l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Liban et le Maroc, les pertes de PIB en lien avec le climat seront comprises entre 1,1% et 6,6% à l’horizon 2050.

Pour le cas tunisien, le secteur agricole, peut-on noter, représente à lui seul 9,6% du PIB du pays en 2022. Il mobilisait 14% de la population active en 2019 et contribue fortement à la sécurité nationale alimentaire. De plus, l’agriculture demeure le secteur le plus consommateur d’eau en Tunisie, dont les prélèvements participent à raison de plus de 75% de la consommation totale.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO


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