Les migrants illégaux marocains ne seront pas expulsés d’Allemagne
En mars, a été voté un projet de loi visant à débouter les dossiers des demandeurs d’asile algériens, marocains et tunisiens. Et ce sont les partis des verts et de la gauche radicale qui ont fait capoter ce projet de loi négocié par la chancelière Angela Merkel après plusieurs concertations menées par le ministre de l’Intérieur allemand, Thomas de Maizière, avec les pays du Maghreb.
Le gouvernement allemand voulait inscrire ces trois pays du Maghreb sur sa liste des pays dits « sûrs », ce qui aurait permis aux services de l’immigration de rejeter de façon automatique les demandes d’asile de leurs ressortissants. Une mesure qui a été décidée après les agressions sexuelles de la nuit de la Saint sylvestre à Cologne en 2015 où des ressortissants maghrébins ont été accusés de commettre plusieurs viols. Le 19 décembre dernier, une attaque au camion-bélier à Berlin a fait 12 morts et près de 50 blessés.
Les investigations de la police vont démontrer que le suspect, Anis Amri, un Tunisien de 24 ans tué à Milan quelques jours après, était connu des services de la police allemande pour ses liens présumés avec les mouvances islamistes, mais il ne pouvait pas être expulsé du pays pour des questions d’ordre juridique.
12. 000 Marocains concernés
Pour rappel, des milliers de Maghrébins ont profité de la déferlante des migrants syriens qui s’est abattue sur l’Europe pour s’installer en Allemagne, un pays qui a accueilli plus d’un million de migrants.
Près de 12.000 Marocains ont atterri de manière illégale en Allemagne, via la Turquie et la Grèce. Une situation qui préoccupe le Maroc et l’Allemagne au point que la situation des migrants marocains a fait l’objet d’un entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et la chancelière allemande Angela Merkel en septembre dernier. Pour rappel, le journal allemand Deutsche Welle avait indiqué en octobre dernier que le Maroc avait demandé aux autorités allemandes de lui livrer une base de données comportant l’ensemble des empreintes des Marocains qui doivent être rapatriés dans le but de s’assurer de leur identité.