Énergies renouvelables : l’AIE presse les pays de renforcer leurs plans
Au cours de la COP28, les États s’étaient engagés à agir pour multiplier par trois les capacités de renouvelables d’ici 2030. Selon l’AIE, «les pays ont une occasion majeure de développer des plans clairs de soutien à ces énergies pour permettre au monde d’approcher de son objectif».
Les États doivent encore renforcer leurs plans en faveur des énergies renouvelables, et ils le peuvent, pour atteindre d’ici 2030 l’objectif mondial de triplement nécessaire pour endiguer le réchauffement de la planète, souligne mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les ambitions de quelque 150 pays analysés par l’AIE devraient à ce stade conduire à avoir près de 8.000 gigawatts (GW) de capacités dans le monde à cette échéance (éolien, solaire, hydroélectricité…). Ce n’est pas encore les 11.000 GW nécessaires, mais ces 8.000 GW c’est beaucoup mieux que ce que le monde prévoyait il y a encore quelques années, souligne l’Agence. «Les projets des pays ne sont pas encore alignés avec cet objectif clé (de triplement) fixé à la COP28, mais les gouvernements ont les moyens d’accélérer dans les mois qui viennent», souligne l’analyse, publiée six mois après la réunion internationale sur le climat de l’ONU à Dubai.
Au cours de cette COP28, les États s’étaient engagés à agir pour multiplier par trois les capacités de renouvelables d’ici 2030. Objectif: remplacer les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) qui émettent du CO2 dans l’atmosphère afin de maintenir le réchauffement de la planète sous 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Depuis l’accord de Paris sur le climat de 2015 (COP21), le monde a chaque année ajouté en moyenne 11% de nouvelles installations renouvelables, dont les coûts se sont effondrés. Et l’an dernier, il a installé un niveau historique de 50% de plus par rapport à 2022 (plus de 500 GW sur la seule année 2023). Avec la révision attendue début 2025 des engagements climatiques nationaux, dans le cadre du processus de l’ONU, «les pays ont une occasion majeure de développer des plans clairs de soutien à ces énergies pour permettre au monde d’approcher son objectif», insiste l’AIE mardi.
«Ce rapport montre que l’objectif de triplement est ambitieux, mais réalisable – à la condition que les gouvernements transforment les promesses en plans d’action», souligne le directeur de l’AIE, Fatih Birol, relevant que cet engagement, avec l’objectif de doubler l’efficacité énergétique, annonce «un système énergétique plus sûr, plus abordable et plus durable». «La croissance record de l’an dernier met l’objectif de triplement à notre portée, et devrait donner aux dirigeants suffisamment de confiance pour revoir à la hausse» leurs engagements, a souligné Katye Altieri, analyste au centre de réflexion Ember, réagissant au rapport de l’AIE.
Sami Nemli avec Agence / Les Inspirations ÉCO