Timitar 2018 : Coup d’envoi coloré !
La 15e édition du Festival Timitar a démarré sur les chapeaux de roues, le 4 juillet. Plusieurs concerts sur deux scènes différentes ont tenu en haleine un public conquis jusque tard dans la nuit.
Timitar, c’est la «rencontre magique entre musique, diversité, talents et tolérance». Plus de 400 artistes du monde entier se donnent rendez-vous sur les scènes de la ville pour laisser place à 40 spectacles, devant plus de 1.250.000 festivaliers en communion festive durant 4 jours. Grâce à un Brahim Mazned efficace à la programmation, la Jamaïque, les États-Unis, le Liban, l’Égypte, le Mali, Madagascar, Cuba, Les Îles Canaries, l’Algérie, la Tunisie, le Niger, la France, le Sénégal, les Pays-Bas, la France et l’Espagne s’apprêtent à chanter jusqu’au 7 juillet.
La symbiose du Maroc, du Mali et de Madagascar
C’est dans le magnifique Théâtre de verdure que le trio «3MA» a proposé un concert d’ouverture des plus épurés et raffinés. Ce groupe qui s’était donné rendez-vous en 2006 lorsqu’ils se sont rencontrés pour la première fois à Timitar ont signé un retour remarqué. «Depuis ce jour là, nous avons fait le tour du monde, nous n’avons pas arrêté», confie le luthiste marocain Driss Maloumi qui partage la scène avec le Malien Ballaké Sissoko à la Kora et le Malgache Rajery à la valiha. Transmetteurs de messages de fraternité et d’union, ce groupe amoureux des traditions a signé plus de 300 concerts depuis la sortie de leur premier album il y a 10 ans. Leur musique est une composition d’harmonies douces, vivifiantes et une poésie universelle. Ils reviennent aujourd’hui avec un nouvel album pour le plus grand plaisir des amateurs de belles rencontres musicales.
Le tourbillon de la vie cubana offert par Virginia Guantanamera
Un vent de Cuba a soufflé sur le théâtre avec la grande Virginia Guantanamera et ses musiciens ! La chanteuse a parcouru avec grâce un répertoire latino avec une grande voix au service des cuivres, de percussions et d’un piano. Une formation détonante sublimée par une chanteuse à l’énergie débordante. Entre numéros de danse, de chant et solos, Virginia Guantanamera s’est dit ravie de venir chanter à Agadir pour le Maroc. Un rêve pour l’enfant de Cuba, petite fille de Canariens et descendante des Antilles françaises. Diplômée à 17 ans de l’École nationale des arts à Cuba, elle devient soliste et sa voix magique, au timbre particulier, lui ouvre des portes sur l’Île. Avec un large répertoire et une expérience solide, Virginia Guantanamera écume les scènes caribéennes, d’Asie, d’Amérique Centrale et d’Europe. En 2015, Virginia a sorti un album au beau succès «Entre2Uno» qui sonne à l’image du métissage de sa vie.
Un Aymane Serhani bien fade
L’enfant chéri du public marocain et tant attendu ce premier soir à la scène principale de Timitar a déçu. Entrée loin d’être fulgurante, en «survet» comme l’a promis sa chanson à succès, le chanteur originaire d’Oujda et natif de Lille n’a pas convaincu. Pourtant, il avait un public fidèle déjà dans la poche. Intro raï à rallonge, mêmes morceaux qui se répètent, la première demi-heure du concert est un supplice où le chanteur à la voix profonde ne réussit même pas à terminer un couplet sans l’entrecouper par des onomatopées. Celui qui séduit depuis 2014 avec des chansons comme «Lilla Hadi» qui lui a valu une belle reconnaissance en Europe et au Maroc est connu pour ses nombreux hits : «Krite L’message», «Labsa Jelaba», «Tonton», «Nebghi Djini Bsurvet», «Hayat»… qui totalisent plus de 600 millions de vues sur YouTube. Cependant, Aymane Serhani n’aura pas montré toute l’étendue de son talent ce premier soir de Timitar…