Culture

Salon d’Oujda : l’Oriental des livres

Le Salon du livre, qui s’est tenu du 17 au 21 avril à Oujda, a connu un succès certain. Avec plus de 50.000 visiteurs cette année, «l’être du Maghreb» semble démontrer une forme de résilience. Les 51 stands des éditeurs et des libraires ont reçu une foule oujdie avide de culture, et d’ateliers créatifs.

Lettres du Maghreb, le Salon du livre qui s’est tenu du 17 au 21 avril à Oujda, veut sans aucun doute contribuer à révéler au monde « l’être du Maghreb ». Cette quatrième édition est une reprise, après une interruption due à la pandémie et un report décidé au moment du séisme de l’automne dernier, près de Marrakech.

Avec plus de 50.000 visiteurs cette année, « l’être du Maghreb » semble démontrer une forme de résilience. Les 51 stands des éditeurs et des libraires ont reçu une foule oujdie avide de culture, et d’ateliers créatifs pour les moins âgés. Car les enfants étaient 6.000 et l’édition pour la jeunesse a largement confirmé, si besoin était, la nécessité de son existence.

Pour les plus grands, les tables rondes ont permis d’aborder des sujets variés, tels «L’Afrique avenir du monde ?», «Diasporas et migrations», «La numérisation et la question de l’écriture», «Décoloniser l’esprit pour décoloniser les savoirs», «L’importance du contexte dans la pensée islamique : les écrits soufis comme exemple»… Les 71 intervenants venus souvent d’horizons lointains affichaient la dimension internationale de l’évènement. À ce sujet, Jalil Bennani, co-commissaire du salon, a souligné que «plus d’une dizaine de pays ont été représentés : des pays africains, comme le Cameroun, le Sénégal, le Congo, etc., ainsi que la France, l’Italie, la Belgique et les États-Unis.

Ce salon part du Maghreb et a l’ambition de rayonner à l’international, de la même façon que les Sénégalais ont fait rayonner, à partir de Dakar, avec «Les Ateliers de la pensée», quelque chose dont on parle dans le monde entier. Il s’agit aujourd’hui de voir ce qui, à partir de plusieurs régions du monde, rayonne dans l’universel. Ce n’est plus comme autrefois, où l’universel était centré en Europe et “descendait” vers le Sud. L’universel est partout. Et notre effort est maintenant de construire l’universel, avec les autres».

Le président du salon, Mohamed Mbarki, a précisé que l’initiative se situait dans «un esprit africain, panafricain, avec nos amis européens. Il ne s’agit pas de créer des oppositions, mais de bâtir des ponts. Et cela nécessite un langage démocratique, conscient, qui n’ait pas d’autre limite que le respect des règles de politesse et de courtoisie dans les débats, le respect de l’autre. C’est cela l’ADN des Lettres du Maghreb.

Le Maghreb est une partie de l’Afrique et de la Méditerranée. Il participe à l’histoire de la culture du monde». S’il convient de féliciter les organisateurs, il faut aussi saluer les techniciens, les hôtesses et tous ceux qui ont, dans les coulisses, œuvré à la réussite de ce salon avec une courtoisie et une efficacité remarquables.

Les Inspirations ÉCO ont rencontré deux autrices, une Marocaine et une Américaine. Rania Berrada nous a parlé de son roman sur la migration d’une femme d’Oujda, tandis que Paola Bacchetta, enseignante à Berkeley, s’est confiée sur le travail de traduction, dans une démarche décoloniale, d’un texte co-signé par Fatema Mernissi. La migration des êtres – du Maghreb – est aussi celle des idées.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO


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