Rocketman, entre le biopic et la comédie musicale
Le succès de Bohemian Rhapsody semble donner de plus en plus de popularité au genre biopic, dont on va probablement voir un grand nombre sortir les prochaines années. Ainsi après Bohemian Rhapsody et Tolkien, est sorti dernièrement Rocketman, par Dexter Fletcher, le même réalisateur que le biopic sur Freddy Mercury. Le film retrace la vie de Reginald Dwight, ou plus proprement parler de sa mort, et la naissance de son alter ego Elton John.
Ainsi, non seulement il s’agit, cette fois-ci, d’un biopic d’un personnage encore vivant, mais en plus le film est produit par ce même personnage dont il retrace la vie : Elton John, légende vivante du glam rock, chanteur et compositeur de la célèbre chanson qui donne son titre au film. Le film commence de manière étonnante. D’abord, Elton John avance dans un couloir gorgé de lumière qui laisse penser qu’il va monter sur scène pour découvrir qu’il avance en réalité vers une réunion des Alcooliques anonymes, en costume de scène. On apprend plus tard qu’il a « lâché » un concert au Madison Square Garden pour assister à cette séance. Et c’est devant ses anonymes que le chanteur va raconter sa vie, et c’est à travers ce récit que le public va la découvrir, à travers la « voix off » du personnage.
Comme dit plus haut, c’est l’histoire de la mort d’une personne pour donner naissance à une autre. Elton doit tuer Reginald, celui qu’il ne veut plus être et devenir celui qu’il veut être : Elton John. Le film revient donc sur le début de sa carrière, et sa rencontre avec Bernie Taupin, son parolier. L’histoire retrace la naissance de leur forte amitié, ce qui donne au film un aspect assez sympathique. C’est d’ailleurs au paroxysme de leur relation que se dévoile la plus connue de ses chanson « Your song ». Qui dit premières années de succès de ce chanteur si populaire, dit excès, addiction et mauvaises décisions et ainsi commence la chute du personnage, qui doit se battre pour « remonter ».
Le film a un côté assumé de « comédie musicale », quand la vie devient trop éprouvante, au lieu de la raconter, on la chante. C’est ce qui fait un peu la faiblesse du film, si les chansons ne sont pas mauvaises, le rendu n’est pas très impressionnant. Rocketman suit les schémas habituels des biopics, les débuts avec leurs lots de difficultés, gloire, et une fois au sommet, la chute et la rédemption. Ce n’est pas mauvais en soi, mais juste prévisible et manquant un peu d’émotion, pour un film ayant apparemment pour vocation de provoquer de l’empathie chez le spectateur. Parmi les points positifs, figurent la garde-robe excentrique du chanteur et ses excès artistiques et certaines séquences bien faites, notamment celles où Elton John affronte le dédain de ses parents.