Redemption Day. Le pari (fou) de Hicham Hajji en promo à Berlin
Le producteur et réalisateur marocain Hicham Hajji avait promis, avec «Redemption Day», un film d’action à l’américaine, à la qualité «hollywoodienne». Le réalisateur vient en a présenté les premières images aux acheteurs internationaux à la Berlinale. Zoom…
Il avait promis, pour son premier opus, un film marocain à la qualité «hollywoodienne». Il semble avoir tenu ses promesses. Avec un casting de rêve et un tournage entre les États-Unis et le Maroc, le film à 40 MDH de Hicham Hajji se veut ambitieux. «Le film est prêt. Il est vendu dans le monde à 80%, et je suis à Berlin pour boucler les ventes à l’international», confie le réalisateur de «Redemption Day», dont les premières images dévoilent une qualité d’image irréprochable, avec des gros plans sur New York, Los Angeles et Marrakech, des scènes d’action qui donnent le tournis et des acteurs tant internationaux que nationaux.
Film rentable
L’objectif du réalisateur est de faire un film rentable. Ce n’est pas un film d’auteur ou de festival, misérabiliste ou sociétal, c’est un film d’action à la «Piège de Cristal» ou encore à la «Bad Boys» avec un sujet politique en fond, la prise en otage d’une Américaine par des islamistes. «Je voulais faire un film populaire marocain avec un casting international, un film que le monde peut voir», affirme le réalisateur à Berlin. Un film rentable puisque «Redemption Day » est pratiquement vendu dans sa totalité, avant même qu’il sorte. «L’idée était de pouvoir rendre l’argent que l’on m’a avancé. En signant avec les plus grandes agences de distribution dans le monde, c’est chose faite».
À voir les première images, il s’agit bien d’un buddy movie rempli de flingues, avec des scènes visuelles qui décoiffent, des coups de feu à longueur de temps, de la vengeance, un héros qui veut sauver sa femme emprisonnée. Rien de bien original, certes, mais laissons le doute planer et attendons de voir si le scénario que propose Hicham Hajji va surprendre ou pas.
En tout cas, le travail sur le visuel est prometteur, la bande annonce est digne d’un blockbuster hollywoodien, un film d’action 90’s mais 2.0. On retrouve les gimmicks du film d’action décapant et grandiloquent, quelques mouvements de caméra ralentis pour souligner l’action, des coups de feu, des victimes, des héros séduisants, des méchants convaincants, des scènes d’action improbables, des boules de feu auxquelles on échappe, des rebondissements de dernière minute. Tous les ingrédients semblent réunis.
Casting de stars
Pour ce faire, Hicham Hajji s’est entouré d’un casting international. Andy Garcia est Mister President, Gary Dourdan est l’agent qui va tout faire pour libérer sa femme, campée par Serinda Swan, et Samy Naceri est le méchant. Une flopée de stars, dont l’excellent Robert Knepper en Mister K, qui rendent le film encore plus crédible. Mais ce que les longs teasers dévoilés montrent, c’est surtout un beau duo, équilibré, formé par Gary Dourdan et le Marocain Brice El Glaoui Bexter. Ces agents courageux, infiltrés pour libérer l’otage, on les suit dans une descente aux enfers et ils semblent former un duo équilibré et juste. On y croit. Celui qui avait promis de mettre le Maroc sur un piédestal continue sa course pour y arriver. Son objectif: faire rêver les Marocains et leur prouver que le cinéma made in Morocco n’est pas qu’un certain type de cinéma autour du film d’auteur, de la comédie populaire ou du téléfilm.
«On peut faire des thrillers à la Taken ou à la Luc Besson», affirme-t-il. Si Hicham Hajji a réussi à convaincre des investisseurs internationaux pour acheter son film, pourra-t-il convaincre le public? La réponse devrait bientôt tomber. La sortie de «Redemption Day» est imminente. «J’attends le feu vert du distributeur américain. Dès qu’il annoncera une date de sortie, le film sortira dans le monde, de l’Amérique latine à l’Europe en passant par l’Afrique, bien sûr». La sortie au Maroc est déjà attendue pour découvrir si «Redemption Day» tiendra toutes ses promesses…