Quoi de neuf à la Biennale de Marrakech ?

La tant Biennale de Marrakech approche à grands pas. Pour sa 6e édition, la ville ocre se transformera en musée vivant, en plein air, nourri par la créativité de grands talents. Un événement libre et gratuit les premières semaines, qui commencera le 24 février avec une exposition principale pleine de surprises intitulée «Quoi de neuf là ?».
La 6e édition de la Biennale de Marrakech débutera le 24 février! Un rendez-vous international qui fera vivre la ville aux rythmes des créations, des tableaux, des installations d’artistes du monde entier. «Quoi de neuf là?», l’exposition dont le commissariat a été confié à Reem Fadda, se tiendra jusqu’au 8 mai dans différents lieux historiques de Marrakech. Pour la première fois, et dans une volonté affirmée d’accueillir un public toujours plus nombreux, aussi bien national qu’international, la Biennale de Marrakech offre un accès libre et gratuit pendant 11 semaines. «Quoi de neuf là?» proposera des projets artistiques abordant des idées et des recherches qui répondent à des urgences socio-politiques et sont représentatives d’un «art vivant», un art au service du peuple et de la société. «Si le Neuf est une expression culturelle et matérielle liée à l’avenir, et si l’histoire est ancrée dans le passé, alors comment et quand pouvons-nous nous pencher sur le Présent ? Est-ce qu’alors la force des urgences politiques, des catastrophes naturelles, de la désertisation croissante, des ruines, des déchets humains et matériels, des os, des bateaux échoués que l’on retrouve aussi dans l’art, les appels à la responsabilité et à l’écologie peuvent être considérés comme des signes de ce changement d’orientation temporelle ? Il est aujourd’hui urgent qu’une prise de conscience civique engendre un mouvement d’actions et de réactivité», confie la commissaire de l’exposition. Parmi les participants de la 6e Biennale de Marrakech, le curateur Omar Berrada présentera notamment un projet autour de l’oeuvre et de l’archive du penseur et réalisateur marocain décédé Ahmed Bouanani, l’architecte Khaled Malas documentera sa collaboration avec un collectif d’artistes et d’artisans de Ghouta et d’autres régions de Syrie consistant à construire des éoliennes à partir de matériaux réutilisés afin de fournir de l’électricité à des hôpitaux. L’exposition compte également les artistes Yto Barrada et Mona Hatoum, ainsi qu’un groupe d’artistes du mouvement historique amorcé par l’École de Casablanca.
L’exposition principale de la 6e Biennale de Marrakech aborde les notions de nouveauté, d’originalité et d’avancement dans un contexte régional qui s’étend de l’Afrique à l’Asie. «Marrakech incarne à la fois le cœur vrombissant de l’Afrique et du monde arabe. La ville, dépourvue de murs blancs, est de fait un lieu privilégié pour l’exploration de l’art au sein de ce grand continent. Par le biais de la biennale, on se penchera sur la manière dont l’art, dans sa dimension formelle, est employé comme moyen de résistance culturelle, ainsi que sur la démarche par laquelle les idées, allant de l’abstraction et du minimalisme au recyclage, au junk art et aux méthodes de subsistance créatives, sont devenues omniprésentes compte tenu des expériences passées et présentes qui s’y sont déroulées», explique Reem Fadda. La biennale s’intéresse à l’héritage de la décolonisation ainsi qu’à ses échecs, qui constituent l’un des points d’ancrage ayant poussé l’art contemporain vers la provocation, l’esprit critique et la radicalité. Le projet curatorial prend aussi comme point de départ l’histoire du mouvement d’union pan afro-arabe et afro-asiatique en étudiant de manière critique les projets socio-politiques, les échanges culturels, les provocations intellectuelles et les mouvements artistiques qui sont à l’origine de nombreuses tendances artistiques partagées.
La Biennale de Marrakech organisera à l’occasion du vernissage de l’exposition du 24 au 28 février une série de performances live et une conférence avec des participants de renommée internationale autour de problématiques culturelles, politiques et sociales essentielles au projet curatorial. Par ailleurs, en 2016 la Biennale de Marrakech s’engage à soutenir une nouvelle approche des espaces publics dans une relation enrichissante avec l’art contemporain et la culture. Les lieux patrimoniaux de la médina de Marrakech tels que le palais El Badii ou le palais Bahia accueilleront une large sélection de travaux, d’installations et de projets in situ réalisés par une cinquantaine d’artistes internationaux, issus principalement d’Afrique, du Monde arabe et de leurs diasporas. Pour compléter ce large éventail de propositions, des projets partenaires et parallèles seront présentés pendant toute la période de l’exposition dans différents lieux de la ville de Marrakech.