Culture

Quand Christo sublime Saint Laurent

Le Musée Yves Saint-Laurent de Marrakech abritera, le 23 mars, une exposition inédite ! Pour la première fois au Maroc et dans ce musée consacré à la mode, l’exposition, dédiée à la femme, présentera des oeuvres de Christo, considéré comme le maître de l’art contemporain.

Exposition exceptionnelle au Musée Yves Saint-Laurent de Marrakech ce 23 mars ! Pour la première fois au Maroc et dans un musée consacré à la mode, l’exposition, dédiée à la femme, s’annonce d’ores et déjà exceptionnelle ! «L’exposition de Marrakech sera absolument unique ; du jamais-vu auparavant», précise Christo. Christo et Jeanne- Claude, communément Christo, est le nom d’artiste sous lequel est identifi ée l’oeuvre commune de Christo Vladimiroff Javacheff, né le 13 juin 1935 à Gabrovo en Bulgarie, et de Jeanne-Claude Denat de Guillebon, née également le 13 juin 1935 à Casablanca au Maroc et morte le 18 novembre 2009 à New York. Il ne s’agit pas de sculptures ou de mannequins, mais d’êtres vivants! Le processus d’empaquetage faisait concourir tant d’aspects différents : émotions, sentiments, mouvement, le rythme que créent deux corps par leur mouvement naturel. Ces oeuvres ont une telle signification aujourd’hui, de surcroît dans cet élégant musée, dont l’architecture semble inspirée des mouvements du corps et de la souplesse naturelle des tissus», continue la même source.

Des collages et des dessins préparatoires, pour certains inédits, ainsi qu’une sculpture originale, l’emblématique Wedding Dress créée en 1967, figurent parmi les oeuvres exposées. Réunies pour la première fois, elles rendent compte d’une période formatrice dans la carrière de Christo et offrent un rare aperçu de la démarche et du processus créatif de l’artiste. Pour chacune de ces oeuvres, les dessins et les collages ont joué un rôle majeur dans le processus de création. Ils retracent la genèse et l’évolution des idées de l’artiste et montrent comment ces femmes, une fois empaquetées, revêtent la forme de sculptures classiques. «Chaque oeuvre, chaque projet représente le moment beau et précieux où il a été créé», ajoute Christo.

«Ces moments ne peuvent être reproduits. Ils sont uniques. Ils existent puis disparaissent à jamais. C’est pour cela que je documente toujours mes projets au moyen de la photographie. Jamais je n’aurais imaginé que des dessins réalisés avec nonchalance dans les années 60 puissent aussi bien vieillir et être ainsi exposés». Les collages et dessins, ainsi que la Wedding Dress, qui est au coeur de cette exposition, transcendent les frontières entre la mode et l’art, la mode et le vêtement, le vêtement et la peau. Ils s’affranchissent ainsi des barrières théoriques érigées entre la sculpture et la performance, la sculpture et le collage. Ils sont là pour témoigner du lien paradoxal entre la production artistique de Christo et la sculpture classique – qu’elle soit de Tanagra, du Bernin ou de Rodin. Un livre publié par Gallimard accompagne l’exposition. Y figure une compilation des oeuvres réunies dans Christo : Femmes 1962 – 1968. Il comprend également des photographies inédites, notamment de Charles Wilp extraites de ses films originaux, produits en 35 mm, qui documentent l’empaquetage de femmes réalisé par Christo à Londres et à Düsseldorf. D’autres photographies illustrant le travail de l’artiste entre 1962 et 1968 sont également incluses : Christo empaquetant une femme chez Yves Klein à Paris en 1962, ou encore celles de son exposition monographique de 1968 à l’ICA de Philadelphie, lorsque Christo a empaqueté des femmes pour la dernière fois. Au sujet de ces travaux qui questionnent les surfaces tactiles du tissu utilisé pour empaqueter et transformer le corps féminin, Christo souligne que le «tissu est comme une seconde peau». Le livre retrace aussi l’histoire de cette période de formation dans la carrière de Christo, comme de sa contribution à l’art contemporain.



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