Moussem Moulay Abdellah Amghar : La Cité des tentes démontée

Les visiteurs viennent grossir la population d’El Jadida. Une situation qui ne profite pas vraiment aux hôteliers.
Comme le veut la tradition, le moussem Moulay Abdellah Amghar s’est clôturé vendredi dernier avec la distribution de prix et de cadeaux aux troupes de cavaliers de la fantasia et aux fauconniers. La Cité des 23.600 tentes qui se dressaient pendant plus de 10 jours au bord de l’océan Atlantique avec plus de 500.000 campeurs, a été démontée dès samedi.
Aujourd’hui, il ne reste plus que les vestiges des pierres délimitant les emplacements d’une ville de toile disparue. Sur place, subsistent aussi des montagnes et des montagnes d’immondices, de détritus et de déchets que les campeurs ont laissés derrière eux. Un bien malheureux héritage que la commune doit gérer et allouer à une société privée. Pour leur part, les employés et les ouvriers des unités industrielles de Jorf Lasfar sont soulagés du désengorgement de leur route, passant obligatoirement par la commune Moulay Abdellah et donc par le moussem. «Nous passions parfois plus d’une heure et demi pour parcourir la vingtaine de kilomètres reliant El Jadida à Jorf Lasfar», déclare un ouvrier de Jorf Lasfar.
Le Moussem Moulay Abdellah reste une attraction essentiellement populaire. Pour la très grande majorité des campeurs, le moussem est une occasion de passer des vacances gratuitement sous des tentes avec des dépenses très maîtrisées. À la fin des festivités, plus de 2 millions de visiteurs, comme recensés l’année dernière, seront passés par le moussem. Mais, tout ce beau monde ne profite pas aux hôteliers de la place, comme indique Nada El Kaddioui, directrice d’Ibis Budget.
À la fin du Moussem Moulay Abdellah, la grande majorité vient grossir la population d’El Jadida en louant des chambres à des prix très réduits chez des particuliers. Durant le moussem, le spectacle a été assuré, surtout par les cavaliers vêtus de couleurs bariolées représentant leurs tribus. La fantasia a rassemblé plus de 3.600 cavaliers qui ont assuré le spectacle avec des cavalcades endiablées. La fauconnerie a animé dans une moindre mesure le moussem. Leurs tentes ont été très visitées surtout par les enfants attirés par le faucon.
Animation nocturne
Ce grand moussem est également réputé pour son animation nocturne qui dure jusqu’aux premières lueurs du matin. Des orchestres musicaux et des troupes folkloriques se produisent et évoluent en permanence sur de nombreuses scènes aménagées au moussem, qui compte à son actif plusieurs autres divertissements et distractions foraines. Cette année a été aussi marquée par la présence effective de la société royale de l’encouragement du cheval (SOREC), à travers un village réservé aux éleveurs de chevaux dans 4 espaces : procédures administratives, espace alimentation, espace bien-être du cheval et espace reproduction des chevaux, sans oublier un village pour la promotion de tbourida. La SOREC a aussi mis en place un espace ludique avec documentation, pour comprendre l’art de tbourida. Le moussem a été aussi un lieu de vente et de présentation des nouveautés aux visiteurs, de la part de ses sponsors.