Culture

Mostra de Venise 2017 : Le plus vieux festival du monde au top de sa forme

La 74e édition du Festival international du film de Venise a démarré le mercredi 30 août sur les chapeaux de roues. Sélection triée sur le volet, tapis rouge avec les plus grands, hommages émouvants, la Mostra de Venise promet une belle semaine de cinéma. Coulisses…

Le plus vieux festival de cinéma au monde s’apprête à vivre une belle semaine de cinéma pour ses 74 ans. C’est sur l’île du Lido, à Venise, que se tient encore cette année, la Mostra de Venise du 30 août au 9 septembre. L’occasion de mettre en avant les plus grands du cinéma mondial à l’image de Jane Fonda et Robert Redford qui recevront un Lion d’or pour leur carrière ainsi que par Matt Damon, Ethan Hawke, George Clooney, Javier Bardem ou encore Jennifer Lawrence, Penélope Cruz, Michelle Pfeiffer, Helen Mirren, Julianne Moore ou Frances McDormand.

21 films en lice
Des premières mondiales à découvrir sur l’Île du Lido le temps d’un festival sincère et glamour, c’est ce que propose la Mostra avec une sélection de 21 films dont cinq américains, quatre italiens, trois français, deux britanniques, deux chinois, un mexicain, un australien, un israélien, un libanais et un japonais en compétition officielle. Parmi eux, l’attendu «Mother» de Darren Aronofsky, brillant réalisateur de «Requiem for a dream», «The Fountain» ou encore «Black Swan». Le réalisateur américain a tenu en haleine ses fans avec une bande annonce qui n’a rien à envier aux plus stressants des films d’auteur. Un couple (Jennifer Lawrence et Javier Bardem) voit sa relation se détériorer sérieusement avec l’arrivée d’invités inquiétants (Ed Harris et Michelle Pfeiffer). Autre film attendu, celui d’un George Clooney derrière la caméra avec un scénario cosigné avec les frères Coen qui dirige Matt Damon. «Suburbicon» raconte l’histoire d’une ville paisible résidentielle qui va voir la descente aux enfers d’une famille idéale en 1959.

Matt Damon est aussi à l’affiche de «Downsizing», le film d’ouverture du mercredi soir, signé Alexander Payne. Retour de Samuel Maoz, déjà primé à Venise en 2009 avec «Leabanon», qui revient avec une tragique histoire familiale entre un père et son fils envoyé dans un poste militaire isolé. Le réalisateur et dramaturge britannique Martin McDonagh présentera «Three billboards outside ebbing, Missouri», avec Frances McDormand en mère de famille avant que Paul Schrader ne présente «First reformed», qui raconte l’histoire d’un ancien militaire campé par Ethan Hawke, ravagé par la mort de son fils. Autre film très attendu, celui du mystérieux Guillermo Del Torro et son «Shape of water», récit en pleine guerre froide de la relation entre une femme de ménage muette (Sally Hawkins) et une créature marine cachée par des scientifiques dans le laboratoire ultra secret où elle travaille.

Du côté britannique, le réalisateur Andrew Haigh propose un film plus intimiste : «Lean on Pete», une histoire d’amitié entre un adolescent et un cheval. L’australien Warwick Thornton puise dans ses racines et raconte l’injustice dans un pays indifférent au sort des aborigènes dans un western version 1920. «La villa» du français Robert Guédiguian revient sur la relation du père dans un décor marseillais depuis une calanque. Plus politique, le Libanais Ziad Doueri raconte la longue bataille judiciaire entre un chrétien libanais et un palestinien dans «l’insulte» quand l’italien Paolo Virzi propose un road movie dans «The Leisure seeker». Quand au réalisateur chinois Ai Weiwei, il présente un documentaire sur les phénomènes migratoires dans 23 pays de la planète. Cette 74e édition marque donc le retour d’Abdellatif Kechiche, quatre ans après sa double Palme d’or au Festival de Cannes avec «La vie d’Adèle» ainsi que la présence surprise de Xavier Legrand, César du meilleur court-métrage pour «Avant que de tout perdre», qui présentera son premier long-métrage «Jusqu’à la garde». Pour départager tous ces longs-métrages, l’actrice Annette Bening a été désignée présidente du jury. Elle sera accompagnée par Michel Franco, Edgar Wright, le photographe réalisateur taïwanais Yonfan, Rebecca Hall, Anna Mouglalis, Jasmine Trinca, Ildikó Enyedi et David Stratton.

Une belle présence marocaine
La Mostra connaît la participation, en catégorie «Venice days» du dernier opus de Faouzi Bensaïdi : «Volubilis». L’occasion pour le réalisateur de présenter au monde un film plus intimiste que les autres, tourné dans sa ville natale : Meknès. Ce film raconte l’histoire d’Abdelkader, vigile joué par Mouhcine Malzi et de Malika, une employée de maison campée par Nadia Kounda, lesquels viennent de se marier et sont fous amoureux. Malgré des problèmes d’argent, ils rêvent d’emménager ensemble et de vivre leur amour. Un jour Abdelkader va vivre un épisode d’une grande violence, une humiliation qui va chambouler leur destin. «Tourner un film totalement à Meknès, c’est quelque chose que j’ai fait pour la première fois. J’ai filmé à Meknès une partie de «La falaise», mais là c’était un retour total.

Chaque film est l’occasion de visiter une ville, un peu. C’est vrai. J’aime beaucoup quand les villes et les espaces en général, existent, respirent, apportent des choses nouvelles à l’histoire et aux personnages», avait confié le réalisateur lors d’une interview accordée aux Inspirations ÉCO à l’annonce de la sélection du film. Dans «Volubilis», l’histoire tourne autour de Mouhcine Malzi et Nadia Kounda entourés par Abdelhadi Taleb, Mouna Fettou, Nezha Rahil, Mohamed Choubi, Abdelhak Swileh, Jamila Charik, Fatima Atif, Hasna Moumni, Amine Ennaji, Abdelghani Sannak, Saloua Jaouhari, Mehdi El Aroubi, Rabii Benjhaile.

Le réalisateur fera également une apparition dans le film. Sa sensibilité de comédien participe sûrement à sa capacité à comprendre et à mieux diriger ses acteurs. «Je crois qu’on dirige avec ce qu’on a compris de ce métier mais on dirige aussi les acteurs avec ce qu’on est et ce qu’on a vécu. Avec notre expérience de vie. Tout au long de mon chemin, cette question n’a pas cessé de me travailler. Il y a des connexions qui sont presque inexplicables. Je reprend Patrice Chéreau : «C’est comme quand on conduit une voiture, on ne peut pas expliquer exactement ce que le moteur fait à l’intérieur mais on sait qu’il y a un doigté fin qui fait faire à la voiture des choses extraordinaires», confie le cinéaste poète qui explique que la direction d’acteurs repose sur beaucoup d’intuition, d’instinct. Une sélection qui doit porter bonheur à son actrice principale Nadia Kounda puisqu’elle est à l’affiche d’un autre projet en projection à la Mostra. L’actrice joue dans le film italien «Controfigura» de Ra Di Martino aux côtés de Younès Bouab, Valeria Godino et Filippo Timi dans la Sélection Cinema nel Giardino. Une jolie présence marocaine pour cette 74e édition qui promet de belles surprises, avec une sélection hors compétition qui ne laisse pas de marbre à l’image de «La mélodie» de Rachid Hami (France) et «Diva !» de Francesco Patierno (Italie) ou encore «Le fidèle» de Michaël R. Roskam avec le talentueux Matthias Schoenaerts.  



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