Culture

Moroccan Short Mobile Films contest. Wadii Charrad : “Il faut savoir comment ajuster la façon de raconter une histoire”

Wadii Charrad
Président du jury MSMF

Mardi 7 mai, au théâtre Mohammed VI de Casablanca, le Moroccan Short Mobile Film Contest remettait les prix pour sa deuxième édition, avec l’actif soutien de la fondation BMCI BNP Paribas, présidée par Jaouad Hamri. Le président du directoire de la BMCI, Hicham Seffa, est lui aussi monté sur scène. Lors de son introduction, Mohamed Ali Lyamani, président du festival, a eu recours à une image : «Un enfant de deux ans, c’est une plus grande responsabilité. Il s’agit de donner tous les moyens pour que ce bébé, qui deviendra un homme dans les années à venir, puisse être capable de fédérer autour de lui un ensemble de jeunes qui ont cette envie de réussir, de réaliser des films, de faire preuve de créativité, et de partager leurs passions pour le cinéma».

Dix-huit films de trois minutes, tournés avec des téléphones par une prometteuse jeunesse marocaine, ont été projetés lors de la deuxième édition du Moroccan Short Mobile Film Contest . Les prix de l’espoir ont gagné de pouvoir suivre des cursus de formation dans les écoles d’art partenaires : Art’com Sup, l’ENSAD et l’ESDAV. Les trois lauréats des prix de la meilleure réalisation féminine, du public et du jury ont reçu chacun un iPhone 15, précieux instrument de travail pour ces cinéastes en herbe. Avec plus de 100.000 vues sur sa page Internet, le jeune festival a reçu 60.000 votes pour l’élection du prix du public. Quant au jury, il était composé du photograhe Marco Ricci et des réalisateurs Nabil Merrouch et Wadii Charrad. Ce dernier a bien voulu expliquer aux Inspirations ÉCO comment le jury a fait son choix.

Quelle est la particularité d’un format aussi court pour un film ?
La particularité du format court, c’est qu’il faut avoir une idée puissante. Son problème et sa force tiennent en ce que l’on n’a pas le temps de la développer sur une longue durée. Il faut savoir comment ajuster la façon de raconter une histoire. C’est un exercice très difficile. Et qui plus est en trois minutes. Même pour moi, qui suis réalisateur, c’est très dur, cet exercice-là.

Vous avez présidé le jury de cette édition. Sur quels critères avez-vous attribué les prix ?
Nous avons choisi nos propres critères. Par exemple, le jury de l’an dernier en avait d’autres. Le prochain aura peut-être une autre vision… Nous, avec les autres membres du jury, nous avons voulu aller au-delà des films qui racontent une histoire. Nous en voulions plus. Nous avons cherché les réalisateurs qui créent une atmosphère et fait notre sélection en fonction de cela. Les autres films sont bien racontés. Il y a eu des sujets forts. Peut-être qu’un autre jury aurait décerné les prix différemment. Mais nous avions notre position : nous cherchions des réalisateurs qui créent un univers, dans le cadre de cet exercice au format très court.

Est-ce une bonne introduction à une carrière de cinéaste ?
Oui, parce que si l’on peut raconter une histoire en trois minutes, on doit pouvoir aussi la raconter en une heure trente. Mais ce n’est pas une règle absolue. Parfois un réalisateur fait un très bon premier long métrage, et puis son deuxième n’est pas au rendez-vous. Il y a une part de hasard. Mais je crois que c’est surtout le souffle avec lequel on fait un film qui fait que ça marche ou pas. Chaque film a sa propre source.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



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