Culture

La paix et l’amour chantés à Fès !

C’est le Soweto Gospel Choir d’Afrique du Sud qui a clôturé en beauté, samedi, la 24e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde. La veille, Goran Bregovic a fait vibrer le public avec une prestation magnifique.

À Fès, les remparts s’imprègnent des chants du monde. Soufisme, musiques traditionnelles ou encore chants sacrés, la 24e édition du festival de Fès a puisé dans ses premières amours en misant sur des choix musicaux aussi assumés qu’épurés. Après une semaine qui a vu défiler Dafer Youssef ou Jordi Savall, du melhoun, du flamenco, des chants séfarades, de la musique indienne ou encore des musiques traditionnelles bretonnes, le festival a proposé une clôture placée sous le signe de la paix, du vivre ensemble et de l’amour.

Goran Bregovic pour la paix
Rockstar et grand compositeur de Sarajevo, acolyte du grand Emir Kusturica, Goran Bregovic ne cesse de se renouveler et de proposer des concerts qui font voyager. Avec «Trois lettres à Sarajevo», accompagné de son Orchestre des mariages et des enterrements, il se permet une collaboration avec l’Orchestre symphonique de Bretagne afin de mieux faire résonner son message de paix. «On a réussi à faire ensemble ce qu’il est difficile de mettre en place dans ce monde. Mais pour un compositeur, il est facile d’être utopiste», confie Goran Bregovic, revêtant son fameux costume blanc, qui semble assister au mariage heureux des trois religions monothéistes. Le tout en rendant hommage à sa ville natale, Sarajevo, cette «Jérusalem des Balkans», ville aux multiples croyances, identités, aux mélanges et paradoxes complexes. «C’est aussi un appel à la concorde entre les religions qui l’ont autant construite que détruite». Pour ce faire, le compositeur, en réel chef d’orchestre, a confié à des solistes d’origine serbe, tunisienne et israélienne trois mouvements des traditions occidentales, orientales et klezmer de toute beauté. Un public conquis par la magie du moment et la capacité de Goran Bregovic à fédérer. Impossible de s’arrêter là, le public en redemande. Comment ne pas interpréter ses tubes de la légende ? «Ce serait triste de partir dormir maintenant» s’exclame t-il lui qui a offert un concert de 2h30 à un public fassi en émoi. «Bella Ciao», «Kalasnjikov» ou encore «Gas Gas» ont fait le bonheur des connaisseurs et des novices.

L’Afrique réunie
Ce dernier weekend a également été l’occasion de rappeler les vraies valeurs de la musique: rassembler, fédérer, permettre le vivre-ensemble. C’est ce qu’a prouvé le spectacle «Chants séfarades et andalous» de Gérard Edery au chant et à la guitare, Anya Wandtke au violon et Sebastian Wypych à la contrebasse, rappelant combien les cultures et religions juives et musulmanes étaient proches. Dans une autre ambiance, ce jeudi 28 juin, «Au cœur de l’Afrique soufie» a proposé un concert habité par les chants sacrés du Sénégal, de Zanzibar, d’Égypte et du Maroc avec l’Ensemble Mtendeni Maulid, Sheir Hamid Hossein Ahmad, Sheikh Ghanan et leur Ensemble de Haute-Égypte, Cheikh Papa Sow Djimbira et le Nourou Salam du chant des Khadres soufis du Sénégal, le tout avec le Samâ’a de Fès. Une belle mosaïque qui se complétait et se sublimait. La clôture du festival ce samedi soir transmettait le même message de paix et d’ouverture avec un Soweto Gospel Choir venu d’Afrique du Sud présenter les véritables origines du Gospel. Entre chants zoulous, reprises célèbres de Bob Marley, James Brown ou Leonard Cohen, la chorale a interprété «Amazing Grace» ou encore «Amen» à leur sauce, avec un petit air du berceau de l’Afrique, là où tout a commencé. La chorale s’est vue rejoindre par une troupe de musiciens traditionnels marocains scandant les paroles du prophète de l’Islam en chœur et en phase avec les paroles du Christ. Comme quoi la parole de Dieu est la même partout. Merci Fès et à l’année prochaine.


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