La Croisée des chemins. Une rentrée littéraire féminine
L’éditrice de talent Loubna Serraj sort son roman «Pourvu qu’il soit de bonne humeur» et en profite pour annoncer une rentrée littéraire 2020 riche et féminine. Le roman de l’éditrice raconte, à travers deux parcours de femmes, liées par le sang quoique ne se connaissant pas, l’histoire d’une transmission de traumatisme générationnel et surtout de quête de liberté. Cette dernière s’opère au beau milieu des coups de la violence conjugale, dite ordinaire, sur fond de guerre quand elle devient si difficile, alors même qu’elle semble si accessible.
Dans un tout autre genre mais tout aussi percutant, Valérie Moralès-Attias sort «Casablanca. Chicha, Esther, Colette et les autres», une intrigue policière mêlée de rencontres et de rivalités féminines, mais aussi de douceur, d’histoire d’amour passionnelle. C’est aussi la ville de Casablanca qui est magnifiée; elle renverse tout sur son passage: sa sensualité, son passé, sa saleté, son arborescence, son esthétisme. Ambition, vanité, jalousie… l’histoire raconte également les préoccupations contemporaines, la peur, l’abandon, l’amour spolié, le lâcher prise, les fourberies, les passions et une certaine misère.
Quant à Bahaa Trabelsi, elle intime un ordre. «Souviens-toi qui tu es» est un roman où se succèdent des moments lyriques et incandescents, résultant de la grâce des rencontres de l’héroïne, Safia. Qu’elles interviennent tôt ou tard, celles-ci flirtent souvent avec le danger et s’entretiennent toujours un peu en forme de miroirs de soi. C’est une histoire qui révèle la part d’idéalisme et d’espérance contenue en chacun de nous. C’est l’histoire d’une résilience. Une résilience de femme qui se déplie et se déploie, tout au long de sa vie, comme dans nos souvenirs d’école les plus enfouis. Trois romans de femmes à découvrir de toute urgence.