“Green book”. La tournée du racisme

En lice pour les Oscars, «Green Book» a été dévoilé à la presse ce lundi matin au Musée Yves Saint Laurent. Un film sur la ségrégation raciale aux États-Unis sur fond de biopic du pianiste Don Shirley. Emouvant.
Don Shirley est un pianiste virtuose qui décide de faire une tournée dans le Sud. Il recrute un chauffeur pour l’accompagner dans cette aventure. Mais pas n’importe quel chauffeur, quelqu’un qui pourrait regler les problèmes s’il y en a. Parce que Don Shirley est noir et il traverse le Sud où les Noirs ne sont pas toujours les bienvenus. Dans une Amérique des années où la ségrégation raciale est reine , le chauffeur «blanc» Tony Lib parfaitement incarné par un Viggo Mortensen transformé se rend compte de toutes les injustices que vit Don Shirley adulé sur scène, meprisé dans la vie de tous les jours. Il est noir, il ne peut pas se mélanger aux autres, il ne peut pas se mettre à table avec les blancs, n’utilise pas les toilettes des blancs, et peut se faire tabasser pour être entrer dans un bar de «blanc». Une horrible vérité pointée du doigt, une injustice qui date d’il n’y a pas si longtemps et qui existe encore aujourd’hui, de façon plus subtile mais d’autant plus violent. Mahershala Ali, en pianiste noir mystérieux et coincé, qui n’est «ni assez blanc , ni assez noir». Une comédie dramatique à l’américaine rythmée et émouvante où l’on survole tout de même l’homosexualité du pianiste et où l’on grille les étapes de l’amitié et l’intimité. Tony Lib est raciste au début du film. Il jette même deux verres dans lesquelles deux «nègres» , qui ont réparé sa cuisine, ont bu dedans.Un racisme qui ne se ressentira pas par la suite puisqu’il se rapproche très vite de son «patron noir». Néanmoins, la réalisation est nette, le montage subtile, l’émotion est là. On ne peut que se plier devant le premier long métrage en solo de Peter Farrelly, habitué à réaliser avec son frère. Un beau film porteur de beaux messages, qui raisonnent encore, hélàs, dans l’actualité d’aujourd’hui.