Culture

Gibraltar World Music Festival : La paix aux couleurs de l’Afrique

Après avoir fêté le Maghreb et le Maroc en 2015 avec «Khamsa», le Portugal en 2016 avec «Obrigado», le Festival de World Music de Gibraltar fête l’Afrique cette année du 6 au 8 juin. Au programme : moments de musique, documentaires et échanges pour la paix et la convivencia.

Gibraltar, habituée à voir l’Afrique depuis son rocher, décide de la célébrer dignement du 6 au 8 juin avec le Festival de World Music ! Un festival qui donne sa place, chaque année, à un coin du monde pour y découvrir sa musique, ses traditions, ses valeurs et ses couleurs. Yan Delgado l’a rêvé pendant des années et c’est en 2012 qu’il donne naissance à la première édition. Marocain, et ayant décidé de vivre à Gibraltar après des années parisiennes, l’entrepreneur change de vie et crée le festival de ses rêves qui lui permettra à lui et à son rocher de voyager dans le monde à travers la musique, le cinéma et toutes les formes d’art. Juif marocain natif de Casablanca, Yan Delgado y a vécu jusqu’à l’âge de 17 ans.

Ce festival est pour lui une thérapie après un divorce douloureux et un projet professionnel qui n’aboutira pas sur fond de père malade. «C’est parti d’une grande douleur. Au lieu d’aller en dépression, je me suis dirigé vers une thérapie», confiait le producteur d’un festival au grand cœur dans une interview en 2015 qui célébrait le Maroc et le Maghreb avec Kamal Hachkar, Françoise Atlan et Abir El Abed et une édition 2016 qui mettait en lumière la langue portugaise et sa richesse, comme pour rendre hommage à son grand-père cap-verdien. Pas étonnant que l’événement guérisse et apaise les maux de ceux qui passent par là. De symboles en symboles, l’édition 2015 est baptisée Khamsa. «L’idée était de trouver un symbole qui représente le Maghreb et le Maroc en particulier. Pas totalement religieux, nous avons choisi la main de Fatima, le symbole de la protection. Elle est «rentrée dans Gibraltar», chez des artistes locaux qui se sont approprié le symbole, l’ont dessiné». Cette année, le maître des lieux voit plus large et célèbre l’Afrique et ses couleurs en n’oubliant pas le principal : les discussions sur la paix et la convivencia avec des experts en la matière.

Les festivités commencent en douceur et pour donner le ton à une édition colorée avec la projection de deux documentaires: «They will have to kill us first» et «Mali Blues», suivie d’une discussion avec les réalisateurs. Le BrightMed demandera à ses sages d’enseigner une de leur compétence aux étudiants de Gibraltar avant de laisser place aux concerts lors d’une soirée concoctée spécialement pour la population de Gibraltar. Mercredi 7 juin, place au débat avec des intervenants de marque, œuvrant pour la paix à l’image de la Baronne, Simone Weinberger, veuve David Susskind, femme politique belge qui se présente à la fois comme «sioniste et pro-palestinienne». Elle est également présidente du Centre communautaire laïc juif, Femme de l’Année en 1991, présidente-fondatrice des «Actions in the Mediterranean» pour le dialogue entre Israël et les Palestiniens ainsi que judéo-arabe en Belgique; activiste pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, les droits des femmes et les droits de l’Homme; vice-présidente du projet «Music Fund», qui promeut la coopération dans le domaine de l’enseignement de la musique et a pour but de collecter des instruments de musique pour les distribuer aux jeunes dans des pays en conflit. Quand à l’Indienne, Rama Mani, docteure et véritable voix pour la paix, maître de conférences au Centre de Genève pour la politique de sécurité, elle est spécialiste de la prévention des conflits au niveau international. Des figures emblématiques aux parcours incroyables qui s’apprêtent à faire part de leur expertise et partager leur expérience aux côtés de Safia Taleb Ali al-Suhail, Bakhtiar Amin, Scilla Elworthy ou encore André Azoulay, véritable sage de la question méditerranéenne. Et pour que le message passe plus facilement, la musique sera au rendez-vous avec des concerts de musiciens africains à l’image de Yossi Fine & Ben Aylon et leur musique du désert, Gili Yalo et Adi Adunia d’Éthiopie et Bassekou Kouyate du Mali. 



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