Culture

FLAM : créer des émules dans d’autres villes africaines

Plus d’une cinquantaine d’écrivains ont répondu présents à la deuxième édition du Festival du livre africain de Marrakech (FLAM) qui s’est tenu dans la ville ocre du 8 au 11 février. Souleymane Bachir Diagne, Edgar Morin, Mia Coutou, Abdellatif Laabi ou encore José Eduardo Agualusa sont quelques-uns des noms monstres sacrés qui ont enrichi le débat face à un public venu nombreux.

Lors de la première édition, «nous nous sommes focalisés sur les choses qui fâchent. Nous avons parlé d’esclavage, de notre passé esclavagiste, ainsi que du racisme, qui existe encore dans certains pays limitrophes et chez nous aussi. Une fois nous avons crevé l’abcès, nous avons décidé pour cette deuxième édition de parler de littérature, d’universalisme, de rêver d’un monde meilleur. Et qui peut, mieux que les écrivains et penseurs, fabriquer ce rêve et cette notion de vivre ensemble ?», Nous confie Mahi Binebine, président du Festival du livre africain de Marrakech, au sortir d’une deuxième édition qui a tenu ses promesses, malgré les caprices de la nature en cette fin de semaine pluvieuse.

Carrefour des générations
Ce FLAM 2024 s’est révélé une «rencontre importante» pour tous les auteurs de renom qui ont honoré le rendez-vous, poursuit l’écrivain, au moment de faire le bilan de l’évènement. «Les occasions de discuter entre Africains ne sont pas si fréquentes que cela, même s’il y en a. C’est une occasion idéale et intéressante pour confronter nos savoirs, opinions ainsi que nos aspirations», souligne de son côté l’historienne franco-tunisienne Sophie Bessis.

Le FLAM a aussi été le lieu de rencontre des anciennes générations avec les plus jeunes, afin d’aborder «les vrais problèmes» auxquels sont confrontés les auteurs africains, ajoute l’écrivain et romancier algérien Waciny Laredj. Plus qu’important, le FLAM est même capital, selon le grand philosophe Souleymane Bachir Diagne.

«Ce festival est la célébration de la créativité africaine, mais également la construction d’un récit africain pour nous-mêmes et pour le reste du monde», estime le professeur de philosophie et de français à l’université Columbia. «Le Sénégal a une relation multiloculaire avec le Maroc. Ma ville natale Saint-Louis est le symbole de cette relation. Nous pourrions imaginer un festival jumeau, un festival en écho à celui du FLAM, ça serait un symbole véritablement magnifique», nous confie-t-il.

Embraser le continent
Une idée qui ne tombera certainement pas dans l’oreille d’un sourd, étant donné que les organisateurs rêvent d’allumer d’autres «FLAM» à travers le continent. Pour eux, les perspectives sont extraordinaires. Dans les années à venir il est ainsi envisagé d’organiser l’évènement dans des villes telles que Kinshasa ou Cotonou. «Nous avons allumé une flamme et nous espérons qu’elle prendra partout», souhaite Younes Ajarraï, cofondateur de l’évènement.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO


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