Culture

Festival : un retour de FLAM très alléchant

La 3e édition du Festival du livre africain de Marrakech (FLAM) se tiendra du 30 janvier au 2 février et promet d’être au niveau des précédentes. Les organisateurs ont levé le voile sur une programmation appétissante, tant pour les passionnés que pour les simples curieux.

«Dans le domaine de la littérature, nous savons peu de choses sur ce que nos voisins débattent et publient. Pire encore, ce que nous savons nous vient d’Europe, à travers des circuits coloniaux anciens et intouchables. Les festivals littéraires africains peuvent être un moyen de rompre cet isolement et cette ignorance réciproque», regrette Mia Couto, écrivain mozambicain.

C’est pour remédier à cette situation que le Festival du livre africain de Marrakech (FLAM) a été créé et organisé par l’association «We Art African//NS». L’édition 2025, la troisième, qui se tiendra du 30 janvier au 2 février, promet d’être au niveau des précédentes. Elle sera placée sous la présidence d’honneur du prix Nobel de littérature, Jean-Marie Gustave Le Clézio, qui avait été enchanté de sa participation en 2023.

Des invités de stature continentale et mondiale
C’est au siège casablancais de la banque Société Générale, partenaire du festival, que le voile a été levé sur le cru 2025. Marrakech recevra pour l’occasion des noms tels que Christiane Taubira et Najat Vallaud Belkacem, anciennes ministres françaises originaires de Guyane et du Maroc, Aminata Traoré, ancienne ministre malienne, ou Rokhaya Diallo, Sénégalaise qui écrit notamment pour The Washington Post, The Guardian et Al Jazeera.

Autre figure de marque, Ananda Devi, de l’île Maurice, donnera la leçon inaugurale. La liste des invités se présente ainsi : Alaa El Aswani (Égypte), Nimrod (Tchad), Mohamed Mbougar Sarr (Sénégal), Colette Fellous (Tunisie), Boris Boubacar Diop (Sénégal), Raphaëlle Red (Togo), Emmanuel Dongala (Congo), Nincemon Fallé (Côte d’Ivoire), Maboula Soumahoro (Côte d’Ivoire), Felwine Sarr (Sénégal), Éric Fottorino (Tunisie), Karima Moual (Maroc), M’barek Beyrouk (Mauritanie), Tierno Monenembo (Guinée), Abdourahman Waberi (Djibouti), Zineb Mekouar (Maroc), Éric Chacour (Égypte), Jennifer Richard (Guadeloupe), Karim Akouche (Algérie), Kebir Mustapha Ammi (Maroc), Rodney Saint-Eloi (Haïti), Rachid Benzine (Maroc), Anne Lafont (Martinique), Mahi Binebine (Maroc), Marc Alexandre Oho Bambe (Cameroun), Najia Mehadji (Maroc), Dorcy Rugamba (Rwanda), Soufiane Chakkouche (Maroc), Amira Ghenim (Tunisie), Marie-Denise Douyon (Haïti), Myriam Jebbor (Maroc), Fedwa Misk (Maroc), Rim Battal (Maroc), Mamadou Diouf (Sénégal), Ali Benmakhlouf (Maroc), Anaëlle Jonah (La Réunion), Mhani Alaoui (Maroc), Valérie Marin La Meslée (France), Hanane Harrath (Maroc), Fathia El Aouni (Maroc), Fatimata Wane (Sénégal), et Khouloud Kebali (Maroc).

Un programme riche et ouvert
Rencontres, entretiens, séances de signature, librairie, exposition et activités pédagogiques, mais aussi master class, ateliers d’écriture et interventions en milieu scolaire et universitaire se succèdent au programme. Au-delà, les soirées du festival sont rythmées par de la musique, de la danse, du conte, de la poésie et d’autres expressions artistiques au service du livre.

«Il y a un certain manque de reconnaissance lorsque l’on présente les artistes africains en général. On se retrouve souvent dans une position inférieure, d’une certaine manière. Il est donc nécessaire de construire une image, de défendre et de promouvoir. Nous avons une richesse de talents africains, tant artistiques que dans d’autres domaines», a expliqué Younès Ajarraï, fondateur et organisateur du festival, avec Mahi Binebine et Hanane Essaydi.

Cette dernière a donné quelques précisions quant au déroulement de l’évènement : «Nous avons une matinée dédiée à la réflexion et au débat, où nous encourageons une pensée critique sur les enjeux et défis qui se posent tant au continent africain qu’à l’échelle mondiale. Ensuite, nous enchaînons avec des cafés littéraires pour célébrer l’écriture et la littérature. Chaque année, nous essayons de nous adapter à l’actualité mondiale et de prendre le pouls du continent africain. Cela signifie que nous choisissons souvent des thématiques en lien avec l’actualité. Nous avons également voulu inscrire cette édition dans le contexte des conflits actuels, tout en rendant hommage à des voix féminines trop souvent peu audibles.»

Hanane Essaydi rappelle à cette occasion que 2025 coïncide avec le centenaire de la naissance de Frantz Fanon, psychiatre martiniquais et figure emblématique de la lutte contre le colonialisme dans les années 50. «Il a surtout défendu des principes fondamentaux de notre humanité, tels que la justice, la dignité, la solidarité et la lutte anti-raciste», rappelle-t-elle, avant de souligner que la poésie et le théâtre ne seront pas oubliés. «Nous sommes en Afrique, et le théâtre est une forme d’expression artistique qui a son importance. Il y aura donc un panel dédié à la poésie, que nous avons intitulé “Habiter le monde poétiquement”, un concept emprunté à Ananda Devi et utilisé plus tard par Christian Bobin.»

Multidisciplinarité artistique et jeunesse mise en avant
Si le nom de l’évènement contient le mot «festival» et non pas «salon», ce n’est pas un hasard, rappelait Younès Ajarraï. Le FLAM se tiendra ainsi en même temps que la Foire d’art contemporain 1-54, toujours à Marrakech. Une synergie en bonne intelligence est donc annoncée. La jeunesse est un axe d’importance.

«Des petits déjeuners sont organisés pour des jeunes lycéens, et parfois même des élèves d’écoles primaires, qui viennent discuter autour d’un écrivain. Nous plaçons une écrivaine ou un écrivain à chaque table, et les jeunes sont encouragés à poser des questions. Nous avons également prévu des master class, où des écrivains viendront donner des cours dans des collèges et lycées publics et privés, ainsi que des ateliers d’écriture», continue Hanane Essaydi.

Pour sa part, Younès Ajarraï annonce la pérennisation du prix littéraire des lycéens de Marrakech. Ce prix, qui existe depuis quelques années, est désormais parrainé et soutenu par le Festival du livre africain de Marrakech. Il s’appelle maintenant le Prix littéraire des lycéens de Marrakech-FLAM.

«Deux cent quarante élèves participent à ce projet. Ils ont eux-mêmes sélectionné une short list de six livres publiés par des éditeurs marocains. Ils lisent chacun de ces six livres. Nous achetons donc six exemplaires pour chacun des 240 élèves, et à la fin, ils élisent leur lauréat. Le prix est remis lors de la cérémonie de clôture du festival». Voilà ce qui s’appelle transmettre la FLAM !

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



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