Culture

Festival Mawazine – rythmes du monde : Envoûtante scène africaine !

Le premier week-end du Festival Mawazine – rythmes du monde a été résolument africain. La scène du Bouregreg a brillé de mille feux, célébrant les talents de Rokia Traoré et son rock blues malien vendredi dernier, avant de s’oublier devant le groove du grand Marcus Miller, qui a partagé la scène avec le brillantissime Maâlem Hamid El Kasri. Récit.

Face à la mer, la scène du Bouregreg inspire tous les ans. Mais cette année, le niveau est encore plus élevé et chaque jour a son lot de belles surprises. L’ouverture a été magistralement douce avec la grande Rokia Traoré ! Profondément humaine, la militante et auteur, compositeur et interprète a livré un concert sans faute. Toujours juste dans l’émotion, elle se met à nue et fait le voyage avec pour seul bagage sa guitare et sa voix. Voyageuse elle-même, elle a sillonné le monde avant de s’installer dans son pays natal, le Mali où elle a vécu la guerre. Une blessure profonde qui se traduit dans ses chansons, à la fois intenses et optimistes avec un message fort.

Talent reconnu en Europe, surtout en France, Rokia Traoré mêle subtilement le style moderne au traditionnel. Rock-blues africain, la musicienne mixe entre les instruments traditionnels et les instruments électriques avec une facilité déconcertante. Avec ses 6 albums, elle a su prouver qu’elle était une valeur sûre de la scène internationale. Depuis son 1er opus «Mouneïssa» (1998), elle a cultivé son art pour développer une véritable philosophie de vie. Doté d’une voix exceptionnelle, le talent musical de Rokia vaut largement ses dons d’auteur. Ses textes sont de longs poèmes tendres et philosophiques fortement teintés de blues.

Son dernier album «Né So» (Chez moi) résume la force qui meut la Malienne dans son périple musical, entamé il y près de vingt ans. Un tourbillon de fraîcheur qui laissera place à un vent groovy ce samedi 21 avec un Marcus Miller prêt à en faire voir de toutes les couleurs. Récompensé par 2 Grammy Awards et nommé artiste de l’Unesco pour la paix en 2013, Marcus Miller est un bassiste unique, un musicien multi-instrumentiste hors du commun et un compositeur-producteur au summum de son art. Son album «Tutu» composé et produit pour Miles Davis a scellé sa renommée mondiale alors qu’il n’avait que 25 ans.

Le musicien rend d’ailleurs hommage à son maître en interprétant divinement bien le morceau «Jean Pierre». Il n’a cessé de collaborer avec de grands artistes tels qu’ Eric Clapton, Georges Benson, Aretha Franklin, Jay-Z, Al Jarreau, Quincy Jones ou Herbie Hancock. À Mawazine, il ne pouvait pas s’empêcher de partager la scène avec ses confrères. Il pense tout naturellement à Hamid El Kasri et Abdelkebir Merchane. Marcus Miller était en effet tombé amoureux de la culture tagnaouite l’année dernière au Festival Gnaoua et musique du monde.

Il a acheté un guembri et n’a cessé de répéter que pour lui le guembri est l’ancêtre de la basse, son instrument de prédilection. En venant à Mawazine, il ne rate pas l’occasion de récidiver l’expérience avec le maâlem star : Hamid El Kasri et le maâlem plein de sagesse Abdelkrim Merchane ! Celui dont la voix est inimitable a séduit le jazzman et le concert, de toute beauté, était un échange plein de respect et d’affection entre deux grands. La basse et le guembri ne faisaient plus qu’un, les cuivres sublimaient les percussions tout en mettant en valeur le charisme des deux grands hommes. Un concert intense salué par un public en délire et respectueux ; un public mélomane.


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