Exposition : Casa Taqa, l’expo carrément perchée de “Comment dire”
Dans le cadre des nombreuses activités de l’association Casamémoire pour les Journées du patrimoine à Casablanca, “Les Inspirations ÉCO” a été intrigué par un nouveau lieu culturel, pas très grand par sa surface, mais aux rêves en taille réelle et perché à une hauteur certaine.
L’endroit s’appelle «Comment dire». Situé au 11e étage d’un immeuble du boulevard Hassan II, il offre une vue sur la ville à couper le souffle. Du 17 au 19 mai, s’y sont tenus une exposition artistique de différentes disciplines (photographie, illustration, peinture, vidéo, collage…), un atelier slam, des lectures de textes…, ainsi qu’un pop-up corner, c’est à dire un lieu de vente éphémère pour différents créateurs ou chineurs.
On pouvait ainsi trouver des objets en poterie très design, des affiches de cinéma des années 1960 et des disques vinyle, des bijoux artisanaux, du parfum et des bougies parfumées, et des téléphones vintages, c’est-à-dire filaires, avec un cadran rotatif pour composer les numéros. S’il n’est pas sûr que les moins de vingt ans en connaissent l’usage, il est certain que le concept dominant dans le choix des exposants était la pop culture, au sens propre : la culture populaire et les objets du quotidien. Une mention spéciale du créateur Mehdi Gharnit s’impose. Il décline sur toile, t-shirts et mugs la déjà nostalgique silhouette des charrettes à traction animale qui viennent de disparaître des rues casablancaises.
«Comment dire» a été créé en janvier 2022 par deux associées : Nessrine Nabzar et Florence Cook. Venues du monde du livre et de la librairie, elles ont tenu à élargir leur champ d’action -sans abandonner l’édition, puisque la librairie Carrefour des livres était présente aussi -, nous a confié la première.
«L’espace culturel est aujourd’hui divisé en une partie pour l’exposition, sur le thème du patrimoine en mouvement, et le pop-up perché, lieu de vente éphémère dont les stands sont organisés en partenariat avec l’association Vitamine, qui s’occupe de créateurs marocains. Nous organisons aussi des signatures d’auteurs, des lancements de livres, des ateliers d’écriture, des masterclass avec des dessinateurs de manga, par exemple, ou autres.» Parmi les artistes exposés, tous de qualité, Nessrine Nabzar cite à titre d’exemple «Christian Mamoun, Hassan Ouazzani, les photographies de Brahim Benkirane, les collages de Zineb Guessous, sans oublier Azrahi et ses tableaux nostalgiques du Maroc, avec des cartes à jouer ou des emballages de thé» Inutile de préciser que l’endroit ne désemplissait pas. Bref, un onzième étage accueillant et très vivant, dont on attend avec impatience la prochaine activité ouverte au public, sans doute à la rentrée de septembre. «Comment dire» est un nom à suivre sur les réseaux sociaux.
Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO
