Culture

Diwan Saz. Melting pot de talents !

Diwan Saz est sûrement la grande découverte de la 8e édition du Festival des musiques du monde de Gibraltar. Un ensemble formé par des musiciens de différentes nationalités et différentes cultures, dont les chemins se sont retrouvés en Galilée telle une douce fatalité. Une formation évangélique qui puise dans la force des différences pour rétablir le dialogue. Rencontre avec un groupe au supplément d’âme.

Mélange harmonieux entre les musiques traditionnelles d’antan et les sonorités modernes arrangées par des musiciens de talent, Diwan Saz propose une musique qui transperce le coeur comme si elle parlait à chacun de nous de la même manière. Rythmes du monde, instruments à cordes, à vent, voix aux différentes couleurs donnent une dimension presque biblique à cette formation qui fusionne les musiques du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale en donnant un sens aux sonorités turques, perses, à la transe balkane, ottomane, indienne… «Cette formation est née il y a environ 15 ans. Je revenais d’un long voyage que j’avais entrepris au Moyen-Orient et en Asie Centrale où j’ai découvert le Saz», se souvient le musicien Yochai Barak qui a appris des plus grands comme Ross Daly, Kelly Thoma, Kutla Khan et Mehmet Erenler. «C’était une révélation ! En rentrant en Galilée, j’ai créé le groupe avec des amis musiciens autour de cet instrument incroyable et c’est comme cela qu’est né Diwan Saz», continue celui qui fédère les cultures et les religions grâce à ce projet musical autour de ce «luth à manche long, rencontré en Iran, Irak, dans le Caucase, en Crimée (chez les Tatars), Turquie, Grèce et dans une partie des Balkans».

Le dialogue par la musique
Diwan Saz, ce n’est pas seulement de la musique, c’est un créateur de dialogue entre les peuples afin d’insuffler des valeurs de paix et de compréhensions entre des religions qui se déchirent alors qu’elles vont toutes vers la même direction : le chemin de l’amour. De New York à l’Inde en passant par Gibraltar ou Cordoue, de synagogues en mosquées, ils ont sillonné le monde et leur musique reste universelle. «Nous sommes toujours fascinés par l’impact de notre musique sur différentes audiences, sur différentes cultures, différentes personnes», confie le fondateur du groupe qui croit en le pouvoir de la musique pour abolir les frontières, les confl its politiques, les préjugés. Pour le groupe multiculturel, l’essence dans la musique réside dans sa capacité à guérir les âmes, à libérer les esprits. Les musiciens explorent le patrimoine traditionnel de plusieurs cultures, des textes aux mélodies. Ainsi, pendant un concert, on se voit proposer un voyage spirituel à la découverte de sons et de mots en différentes langues mais dont le message reste le même.

Des musiciens du monde
La force de Diwan Saz réside dans la subtilité et les nuances des morceaux avec des propositions musicales aussi variées que profondes. Les musiciens sont multi-instrumentistes et proposent plusieurs sonorités, plusieurs voix. Udi Benknaan, guitariste depuis l’âge de 15 ans, faisait partie d’un groupe connu en Israël : Sheva. Il pratique le Sitar indien avec Govinda Go Swami, la Lyre, le Saz et le Rabbab afgan en Grèce. Il apporte des sonorités grecques et turques à la formation avec beaucoup d’âme et une touche résolument moderne. Rani Lorentz, de Sheva également, apporte un groove africain tout en étant ancré dans le Moyen-Orient d’où il vient. Bassiste de talent, il a étudié la musique africaine et a vécu en Afrique du Sud pendant un an pour parfaire son talent. Un groove sublimé par le talentueux Eyal Luman, batteur et percussionniste influencé par son grand-père pianiste tchèque. Ce batteur de jazz a étudié les rythmes du monde en apprenant la darbuka, le daf, and le rik pour donner un côté transe à la formation qui existe aussi et surtout grâce à de grandes voix. La voix angélique de Tzipporah El Rei apporte cette dimension soufie et participe à la dimension spirituelle de Diwan Saz, complétée par la profondeur de la voix d’Amir Shahshar, qui propose une palette d’émotions avec ses chants perses et son ney qu’il maîtrise telle une énième corde vocale. La formation est complétée par la voix incroyable de la Palestinienne Lubna Salameh qui fait partie de l’Orchestre arabe de Nazareth et qui propose des chants traditionnels arabes de toute beauté, tout en laissant la place au Rabbin irakien d’une ouverture rare : Rabbi David Menachem. En somme Diwan Saz, c’est un mélange réussi de cultures différentes, un groupe qui pourrait donner une définition du vivre ensemble lors de cette édition d’un Festival de Gibraltar qui prône pour une sortie définitive du chaos : «Nous savons ce que c’est que le chaos, nous vivons dans une région du monde où le chaos est le quotidien. La seule manière de sortir du chaos, c’est de s’inspirer des gens différents de nous et d’apprendre de nos différences», rappelle Udi Benknaan. Message in a bottle.



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