De maître Guinéa à maître Gimms….
La semaine a bien commencé pour Mawazine. Le lundi a vu performer le tant attendu Maître Gimms à la scène OLM et Omar Sosa & Friends à la scène Bouregreg pour un hommage poignant et original à Mâalem Guinéa.
Lundi éclectique et cosmopolite à Mawazine ! Pendant que la scène OLM bouillonnait de jeunesse et de fraîcheur aux rythmes pop Rnb de maître Gimms, la scène Bouregreg faisait un rappel à qui veut l’entendre en rendant hommage au mâalem Guinéa avec un Omar Sosa en forme et de nombreux artistes marocains dont Foulane, Mehdi Nassouli et Majid Bekkas. Un moment plein de générosité où la musique populaire marocaine et du monde rendait hommage à la musique gnaoua et au talent du mâalem décédé au août dernier. Ses enfants Houssam et Hamza, ainsi que sa femme Malika étaient également de la partie.
La musique amazigh, les airs latinos et cubains de Omar Sosa depuis son piano et les sonorités des horizons divers se sont rencontrés pour un hommage à un artiste qui aimait la rencontre, le partage, lequel était un des initiateurs et des promoteurs de la fusion entre gnaouas et le monde. «Jouer avec maâlem Guinéa est unique, c’est le sommet de la montagne pour un artiste», avouera Omar Sosa en conférence de presse quelques heures avant. Foulane et Mehdi Nassouli également présents à la conférence avoueront qu’il était le symbole de la musique gnaoua et qui leur a légué un héritage conséquent.
Et cela s’est vu sur scène ce soir-là. La musique gnaoua chère au cœur du mâalem a fusionné avec tous les genres. Plus de 2h d’un spectacle qui a réussi à fédérer un public connaisseur, respectueux de toutes les tranches d’âges. Du côté de l’OLM, un tout autre genre séduisait le public rbati venu nombreux pour chanter en chœur les chansons de maître Gimms. Star de la chanson française, l’ex-leader de la Sexion d’Assault a donné un concert plein d’énergie et de sincérité. En communion avec son public qui le lui rend bien, il joue des morceaux que tout le monde connaît. Véritable machine à hits, le rappeur populaire, qui a réussi à se frayer un chemin dans le cœur des gens et surtout des enfants et des adolescents est entouré de très bons musiciens et ne mise pas sur un playback comme la plupart des musiciens du genre. Basse, batterie, guitare, clavier et un DJ, maître Gimms se permet même un set acoustique en plein milieu de concert avec Cajon et violoncelle en prime, pour rappeler l’époque Sexion d’Assault avec un «Désolé» revisité qui fait beaucoup de bien à écouter.
Que l’on soit fan ou pas de maître Gimms, on ne peut s’empêcher d’être étonné par l’impact qu’il a sur le public ! Il les fait chanter, danser, il se permet même un cours de rythme où Rabat le suit volontiers. Une voix inimitable, il transporte ses fans pendant 1h30 de concert où l’on se déchaîne, où l’on danse, où l’on est presque touché par la sincérité du show. Le chanteur rappeur qui vit entre Marrakech et Paris depuis quelques années rend un vibrant hommage au pays qu’il considère comme sa deuxième patrie et dont il est tombé amoureux des années auparavant. Il avoue s’être fait de très bons amis au Maroc et pour remercier son pays de coeur pour l’accueil, il lance l’hymne national marocain en brandissant le drapeau. Un moment pour le moins surprenant qui a conquis le public. Et quand il attend le rappel pour chanter : «Je me tire» le hit qui l’a lancé, le tube «bella» pour enfin finir en transformant la scène en un dancefloor géant avec «Sapé comme jamais», il se met le public dans la poche et Rabat dans le cœur. Un lundi où deux maîtres ont été célébrés par un public au rendez-vous.
