Culture

Cinéma. Matthias Schoenaerts en quatre films

Pendant cette pause exceptionnelle dans le temps et l’espace, il est bon de revenir sur le travail d’un réalisateur ou d’un acteur afin de mieux profiter d’une filmographie aussi singulière que sincère. Zoom sur un comédien viscéral : le plus hollywoodien des acteurs belges qui choisit les projets à l’instinct. Confinement avec Matthias Schoenaerts.

«Bullhead» (2012)
Le bon et la brute

Pour le film qui l’a révélé au grand public, Matthias Schoenaerts n’a pas hésité à se mettre dans la peau d’une bête humaine. Un enfant blessé dans le corps d’un monstre. Il devient Jacky, issu d’une importante famille d’agriculteurs et d’engraisseurs du sud du Limbourg. À 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et parfois violent. Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. L ’étau se resserre autour de Jacky, et ses lourds secrets resurgissent. Ce film est d’une intensité inouïe du réalisateur belge Michaël R. Roskam . Une mise en scène bien ficelée, un film captivant, mi polar agricole mi drame social. C’est une œuvre bestiale où Matthias Schoenarts livre une performance remarquable.

«De rouille et d’os» (2012)
Le réalisme poétique d’Audiard

Une année riche pour l’acteur belge qui signe un film aussi dur que tendre avec «De Rouille et d’os» aux côtés de Marion Cotillard. Deux âmes en peine qui se retrouvent comme pour panser leurs blessures. Lui campe le rôle d’Ali, un agent qui se retrouve avec son fils de 5 ans du jour au lendemain. Il est pauvre, elle est belle et pleine d’assurance. C’est une princesse. Tout les oppose. Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Quand Ali la retrouve, la princesse est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d’illusions. Il va l’aider simplement, sans compassion, sans pitié. Elle va revivre et lui aussi. Une histoire de toute beauté qui a valu au comédien un César du meilleur acteur en 2013.

«Loin de la foule déchaînée» (2015)
L’étoile du berger

Dans un tout autre registre, le film de Thomas Vinterberg plonge dans une autre époque, dans de magnifiques paysages et fait rêver malgré la dureté des intrigues que parcourt cette œuvre. L’adaptation du roman de Thomas Hardy fait voyager dans la campagne anglaise de l’époque victorienne où une jeune héritière, Bathsheba Everdene doit diriger la ferme léguée par son oncle. Femme belle et libre, elle veut s’assumer seule et sans mari, ce qui n’est pas au goût de tous à commencer par ses ouvriers. Bathsheba ne se mariera qu’une fois amoureuse mais comment choisir entre les trois hommes qui la courtisent : le berger Gabriel Oak, le riche voisin Mr Boldwood et le Sergent Troy ? Un film délicat et beau à voir pour la beauté de la photographie et le jeu des acteurs. Matthias Schoenaerts est le berger timide, travailleur et orgueilleux. Une belle facette de son jeu d’acteur.

«Frères ennemis» (2018)
Le voyou

En duo de choc avec l’excellent Reda Kateb, Matthias Schoenaerts joue les voyous au grand cœur dans «Frères ennemis» de David Oelhoffen. Il joue le rôle de Manuel qui a grandi avec Driss (Réda Kateb) tels deux frères inséparables dans la même cité. Mais aujourd’hui tout les oppose. Manuel est à la tête d’un trafic de drogue alors que Driss est devenu flic. Quand celui-ci est promu aux stups, son retour bouleverse les équilibres et met Manuel en danger. Une œuvre qui filme la cité autrement, sans clichés. Nuances et subtilité sont les maîtres-mots de ce thriller poétique qui nous prend aux tripes. «J’aime brouiller les pistes entre les héros et les anti-héros. Personne n’est foncièrement bon ou mauvais, on est tellement de choses à la fois. Je n’aime pas la polarisation !», avait confié l’acteur aux «Inspirations ÉCO», à Venise à la sortie du film.



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