Culture

Cinéma : la dernière danse de Venom

Le dernier chapitre de la trilogie du super-héros est sorti en salle le 30 octobre 2024. Tom Hardy y reprend le rôle-titre de «Venom 3 : The Last dance», pour un film d’action qui est loin de faire l’unanimité.

Depuis deux opus, Eddie Brock, le reporter joué par Tom Hardy, doit vivre avec son symbiote extraterrestre en un seul et même corps. Dans ce troisième volet, ils sont en fuite, traqués par leurs congénères dans une course effrénée pour leur survie. Juno Temple incarne le Dr Teddy Payne/Agony, une nouvelle protagoniste aux pouvoirs uniques qui se retrouve en conflit avec Eddie et Venom, enrichissant ainsi l’intrigue.

Chiwetel Ejiofor interprète Rex Strickland, un adversaire redoutable. Clark Backo joue Sadie Christmas/Lasher, qui consolide la force féminine de la saga. Stephen Graham est dans le rôle de Patrick Mulligan/Toxin, dont les actions influenceront le cours des événements. Enfin, Rhys Ifans donne vie à Martin Moon, un passionné d’extraterrestres qui apporte une touche d’humour unique au récit de «Venom 3 : The Last dance», mis en images par Kelly Marcel.

L’adaptation, un art difficile
La structure de road movie aurait pu donner un peu de fraîcheur, et les fans du genre n’étaient pas contre à priori. Mais beaucoup semblent déçus. Les passionnés ne manquent pas de remarquer que le studio de production est Sony Pictures, réputé peu à l’aise avec la culture des comics. Certains parlent d’une «absence de retenue» et de «manque de respect». La fidélité à l’œuvre serait bafouée, ce qui pour les lecteurs de bandes dessinées Marvel (ou du concurrent D.C.), est un crime aussi grave qu’en littérature avec un grand L.

Après tout, les tentatives d’adaptation à l’écran de Marcel Proust n’ont jamais laissé de souvenirs glorieux, pour des raisons a priori différentes, mais au fond similaires. Or, si le personnage de Venom, à l’origine un antagoniste de Spider Man, n’est ni le baron de Charlus ni Albertine, ses amateurs ont le droit d’être sidérés par le résultat et d’espérer même que la série s’arrêtera là.

Réservé aux amateurs motivés
D’un regard plus détaché, on peut aussi se demander si cette énième mouture du thème de Dr Jekyll et Mr Hyde – ou, pardon, de Hulk – en valait bien la peine. Le premier volet de cette trilogie avait néanmoins été un gros succès au box-office, ceci expliquant peut-être l’acharnement du studio à produire des séquelles à la chaîne.

On attend toujours le jour où les cadres exécutifs du cinéma commercial comprendront que même le public le plus passionné — que ce soit de pop ou de «haute» culture — sait faire la différence entre une imagination artistique et du simple merchandising.

Pour autant, un spectateur averti en valant deux, et puisque les ressorts narratifs reposent sur les clichés américains habituels (faut-il faire confiance au gouvernement ? Les extraterrestres sont-ils vraiment méchants ?…), les amateurs motivés peuvent aller vérifier et se faire leur propre opinion.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



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