Casablanca à l’honneur à l’Institut Cervantès
L’Institut Cervantès met en avant la ville blanche, sa mémoire et son identité à travers un programme orienté sur la musique, le cinéma, l’art contemporain voire l’art en générale pour célébrer l’amitié maroco-espagnole.
Durant tout le mois de mai, la ville de Casablanca sera au centre du programme de l’Institut Cervantès.« Un voyage autour de Casablanca, ses gens, son passé, son identité. Ceci est le thème principal de cette manifestation culturelle. Ce voyage utilise le cinéma, la mémoire des gens, et le travail de fusion musicale par des musiciens marocains et espagnols pour poser un regard croisé et complice sur nos cultures. De ce voyage fait partie aussi la collaboration de l’Institut Cervantès, en tant que membre d’EUNIC, dans les journées dédiées à la récupération du patrimoine architectural et urbain de Casablanca comme point de départ de projets et d’activités créatives innovantes », confie Joan Álvarez Valencia, directeur de l’Institut Cervantès de Casablanca.
En effet, du 5 au 25 mai, une exposition «Women and Women», exposition de photographies de cinq femmes : Isabel Muñoz, Ouka Leele, Soledad Córdoba, Gabriela Grech et Beatriz Moreno représentent divers visions de la création féminine dans le contexte de l’art espagnol. Ce sont des femmes engagées et passionnées par leur travail, et dont les oeuvres sont reconnues à l’international. Toujours dans ce lien avec la ville blanche, l’Institut propose une rencontre avec Margarita Ortiz, le jeudi 12 mai. L’histoire de Margarita Ortiz se confond avec celle de sa ville natale, Casablanca, intimement liée à celle de milliers d’espagnols qui ont vécu dans la capitale économique marocaine pendant la première moitié du XXème siècle.
Margarita Ortiz est née pendant la deuxième guerre mondiale au sein d’une famille de Cadiz qui a émigré à Casablanca au début du vingtième siècle et appartient au groupe – de nos jours très restreint de résidents espagnols installés dans une ville qu’ils considèrent la leur. Margarita Ortiz racontera son expérience, recueillie dans son roman « Espagnols de Casablanca », publié pour la première fois en 2003 en français et en espagnol en 2015, et dans son deuxième roman inédit «Antonio, mon torero». Des rencontres, des expositions mais également cinéma avec le long-métrage documentaire sur la communauté espagnole de Casablanca du XXème siècle intitulé «Fabolusa Casablanca» sont prévues. Une histoire de glamour et de nostalgie des Espagnols qui ont répondu à l’appel d’un Eldorado en Afrique du Nord, qui ont aidé à construire cette Californie atlantique et qui ensuite ont dû quitter ce paradis perdu.
À travers l’acteur Pedro Casablanca, qui partage la condition des Casablancais avec le directeur Manuel Horrillo, le dramaturge Cándido Carrasco ou l’acteur Jean Reno, nous voyageons dans cette période du XXème siècle à travers des expériences personnelles, des témoignages de la Casablanca actuelle et les répétitions d’une pièce de théâtre qui reflète le conflit colonial qui a brisé la coexistence entre européens et marocains dans les années 1950-70. La musique sera également présente avec un concert de l’amitié avec le musicien espagnol Javier Paxariño et avec des musiciens marocains qui ont participé dans le programme : Moulay Hachem Slitine, Rachid Hadoumi et Jamal Ousfi sans oublier le musicien et directeur du Conservatoire de Casablanca, El Miry.