Culture

Booder : “Les clowns réussissent là où certains médicaments n’y arrivent pas”

C’est avec humour et humilité que le comédien Booder a bien voulu répondre aux Inspirations ÉCO, en marge de la présentation en avant-première de son film «Le grand cirque». Une comédie où il joue le rôle de Momo, un humoriste et comédien raté, qui rencontre Michel, président d’une association de clowns bénévoles. Michel lui propose d’enfiler le nez rouge. Momo accepte alors l’impossible : faire rire les enfants malgré la maladie.

À la fois acteur, coréalisateur et coscénariste, Booder a tenu à réaliser ce film qui lui tient à cœur, et à le présenter au Maroc, son pays adoré. «C’est comme un enfant qui est fier de son devoir et veut le montrer. Eh bien, c’est ce que je ressens», nous confie l’humoriste au cinéma la Renaissance, à Rabat, en marge de la présentation de l’avant-première de son film «Le grand cirque». Né le 13 août 1978 au Maroc avec une bronchiolite aiguë, le médecin pensait qu’il ne survivrait pas. Emmené en France pour se faire soigner, le comédien a été hospitalisé pendant 7 ans. 44 ans après, l’humoriste d’origine marocaine, Booder, de son vrai nom Mohamed Benyamna, sort un film pour raconter son enfance difficile, dont une grande partie a été vécue au sein des hôpitaux. L’affiche du film pourrait laisser croire que l’histoire est triste et dramatique mais le réalisateur assure tout le contraire. Si l’on devait décrire ce film, ce serait drôle et touchant, indique notre interlocuteur. «C’est un film familial, on ne traite pas de la maladie, les enfants dans les hôpitaux n’aiment pas qu’on les regarde comme des enfants malades mais plutôt comme des enfants normaux», ajoute-t-il.

Un scénario inspiré de son propre vécu
Le synopsis n’a pas été un choix anodin, il y a une histoire derrière. «Quand je rends visite aux enfants malades dans les hôpitaux, les médecins pensent que je vais leur rapporter quelque chose de positive, mais ce sont eux qui me font du bien parce qu’ils me remettent un peu sur terre, me permettent aussi de ne pas choper la grosse tête, et surtout d’aimer la vie», nous livre Booder.

Et d’ajouter qu’«il ne faut pas oublier d’où on vient. Moi je viens de l’hôpital, donc revenir aux hôpitaux pour voir les enfants, c’est juste magnifique». Si certains jugent délicat de parler d’enfants atteints de maladies graves dans une comédie, Booder, lui, estime qu’il n’y a rien de mieux que l’humour pour faire passer des messages. «Mais c’était une volonté de ma part de ne pas développer les pathologies de chacun : on sait que l’histoire se déroule dans un hôpital et cela n’apportait rien de nommer les maladies. Le plus important, c’était de montrer que ces enfants n’aspirent qu’à une chose : qu’on les regarde comme des enfants, pas comme des enfants malades».

D’ailleurs, ils ne ménagent pas Momo au départ. C’était mon parti pris : je ne voulais pas qu’on voie un enfant faire une chimio ou suivre un traitement lourd, mais qu’on le voie en train de se comporter comme un enfant. S’il y a bien un message que l’acteur a voulu transmettre à travers ce film, c’est d’«aimer la vie, ne pas s’arrêter à des futilités et dire ‘’hamdoulah’’, les clowns réussissent là où certains médicaments n’y arrivent pas», relève-t-il. Pour ceux qui souhaitent regarder le film, la sortie dans les salles en France, en Belgique et au Maroc est prévue pour le 15 février.

Biographie de Mohamed Benyamna, alias Booder

Né le 13 août 1978, à Bouarfa, Mohammed Benyamna rejoint la France en 1979 et grandit dans le 10e arrondissement, à Paris, dans la rue de la Grange-aux-Belles [pertinence contestée]. Au club de théâtre de son lycée, il se découvre un goût pour la comédie. C’est après l’obtention de son baccalauréat en comptabilité, que Booder décide de changer de voie pour monter sur les planches et devenir humoriste. Son pseudonyme, «Booder», est une référence à celui qui fut son idole, le footballeur Aziz Bouderbala.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO


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