Art et sciences : Mariage heureux !
Quand l’art et la recherche se rencontrent, cela donne une belle initiative de l’Institut français du Maroc qui lance un programme conjoint de résidence d’artistes en partenariat avec la Chaire d’études africaines comparées (E.G.E /Mohammed VI Polytechnic University). Une première résidence inédite 100% africaine. Coulisses.
Le 23 novembre, l’Institut français du Maroc et la Chaire d’études africaines comparées de l’École de gouvernance et d’économie de Rabat (Mohammed VI Polytechnic University) ont signé une convention de partenariat pour la mise en place du programme de résidence d’artistes : «Art et recherche». Un programme qui consiste à laisser la créativité des artistes intégrer les sciences et la recherche pour un projet inédit et authentique. Ainsi, le programme conjoint : «Art et recherche», dirigé par un comité de pilotage, vise à faire se rencontrer la création artistique et la recherche en sciences humaines et sociales.
Il offre la possibilité aux chercheurs et artistes de mettre en dialogue leurs préoccupations et leurs sensibilités respectives quant au continent africain, et de les partager avec le public et les étudiants marocains. «C’est un programme de résidence d’artistes africains sur des thèmes de recherches en sciences sociales. On souhaite pouvoir inviter chaque année, pour deux mois, un artiste du continent, qui va créer une œuvre sur un thème de recherche. Un des axes de notre politique, c’est de développer nos activités en Afrique. Le Maroc est une puissance africaine, et souhaite développer son leadership en Afrique, et la France veut accompagner le Maroc pour qu’il soit une véritable plateforme pour les arts, la culture et dans la formation supérieure», confie Jean Marc Berthon, directeur de l’Institut français au Maroc. «On a constaté qu’il y avait beaucoup de liens entre l’art et la recherche, que beaucoup d’artistes puisent leur inspiration souvent dans les savoirs des sciences sociales et humaines. On a eu envie de les faire se rencontrer», continue la même source. Par ailleurs, le choix du Maroc pour domicilier ce programme expérimental s’explique par l’ancienneté et l’intensité de ses liens tant avec le reste du continent qu’avec l’Europe. D’ores et déjà, les artistes d’Afrique subsaharienne y sont très présents, ce à quoi l’Institut français du Maroc contribue. Il restait à favoriser leurs échanges avec la communauté scientifique internationale, dont la Chaire d’études africaines comparées est devenue un lieu de référence. Cette résidence ne concerne pas la musique.
Comment participer ?
Cette résidence est proposée à un(e) artiste ressortissant(e) d’un pays du continent africain pour une période de deux mois en 2017. L’artiste devra se consacrer à la réalisation d’une œuvre d’ordre graphique, photographique, cinématographique, chorégraphique s’inscrivant dans l’un des programmes scientifiques de ladite chaire relatifs au continent africain: L’analyse de la pluralité des durées historiques dans les sociétés, la redéfinition critique de l’«aire culturelle» qu’est censée constituer l’Afrique, l’étude du fait religieux, l’analyse du fait social de la nuit, qui donne lieu à des pratiques, à des figures imaginaires, à des politiques publiques propres, et qui représente en quelque sorte l’envers des systèmes politiques, leur face cachée ou encore l’économie politique et morale de la mise en chiffre des sociétés, qui véhicule tout à la fois les relations de pouvoir et d’inégalité en leur sein, et leur intégration au système international. Pour cette première année, la priorité sera accordée à des propositions se donnant pour objet l’État de papier : la bureaucratisation des sociétés africaines, la mise en chiffres des sociétés africaines, les politiques de la nuit ainsi que les politiques de la nostalgie et les frontières.
Au cours de son séjour, le lauréat participera à un séminaire organisé par la Chaire d’études africaines comparées, et ouvert aux chercheurs-enseignants et aux étudiants de la Faculté des sciences sociales de l’Université Mohammed VI Polytechnic. À l’issue de sa résidence, il présentera également, en lien avec l’Institut français du Maroc, une restitution de son travail. Après examen des candidatures par un jury composé du directeur général de l’Institut français du Maroc (ou son représentant), du directeur de la Chaire d’études africaines comparées (ou son représentant), du directeur de l’Institut français de Casablanca et d’un enseignant-chercheur de l’EGE, une date de résidence prévue en 2017 sera communiquée. L’artiste sera pris en charge pendant l’ensemble de la durée du projet afin de se consacrer entièrement à son œuvre, pendant les 2 mois imposés par la résidence.