Agadir : la kasbah fait peau neuve
La kasbah d’Agadir Ighir, appelée communément Agadir Oufella, retrouve son lustre d’antan. Un blanc immaculé illuminait le site, jusqu’au tremblement de terre du 29 février 1960.
Dominant la colline d’Agadir, la kasbah d’Agadir Ighir, appelée Agadir Oufella, scintille au soleil. Le site a retrouvé son blanc d’origine. Une couleur doit sa couleur à l’enduit de chaux, qu’elle porte de longue date, comme en témoignent divers éléments, qu’il s’agisse des murs des fortifications ayant résisté au tremblement de terre de 1960. Ce travail est le résultat de la mobilisation d’une équipe pluridisciplinaire composée d’archéologues, d’historiens, d’anthropologues, d’architectes et d’ingénieurs, sous la supervision du ministère de la Culture. Pour restaurer la façade du mur Est, il a en effet fallu reconstruire les murs tels qu’ils étaient au moyen de matériaux locaux et de techniques ancestrales, sur des linéaments vérifiés par les archéologues selon leur état en 1960.
61e anniversaire de la reconstruction d’Agadir
L a mise en valeur du site coïncide avec la commémoration du 61e anniversaire de la reconstruction d’Agadir, après le séisme 29 février 1960. Un programme de commémoration de la reconstruction de la ville a été initié par le Forum Izorane N’Agadir, la commune urbaine et d’autres partenaires à travers l’éclairage des bâtiments du Haut-commissariat à la reconstruction d’Agadir (HCRA) toute la semaine de commémoration, dont le Mur de souvenir, illuminé depuis le 25 février. Concernant la première phase de réhabilitation de la muraille Est, une étude du bâti originel de la composante a accompagné toutes les phases préliminaires, jusqu’au décapage complet des murs de pierre. Toutes les parties défaillantes ont été démontées puis remontées. Selon la société de développement régional (SDR), le public pourra admirer, après la restauration, les parties du mur qui ont résisté au séisme et celles qui ont été reconstruites à l’identique. Pour protéger la kasbah, notamment de l’embrun marin, un enduit de chaux est appliqué sur les murailles. Plusieurs autres partenaires apportent leur contribution à ce projet, notamment les associations Izourane N’Agadir, Mémorial Agadir et Agadir Ighir. La Société de développement T-touristique Souss-Massa assure la maîtrise d’ouvrage déléguée. Pour rappel, ce lieu d’histoire et de mémoire collective est en cours de mise en patrimoine et ce, dans le respect des protocoles internationaux d’interventions patrimoniales post-catastrophes. Cette réhabilitation s’inscrit dans le cadre du 5e axe du Programme de développement urbain d’Agadir pour la période 2020-2024.
La forteresse récupérée des Portugais en 1541
Dans le cadre de la promotion culturelle, du patrimoine et des lieux de culte, le PDU d’Agadir a déjà activé la mise en valeur de la kasbah d’Agadir par la SDR du tourisme et ses environs, en plus de l’aménagement et l’éclairage de l’emblème national prévu à partir de cette année 2021. Ce projet est financé par le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Culture, la Région Souss-Massa et le Groupe Al Omrane. Sur le plan historique, la forteresse de Santa Cruz ou Agadir Oufella a été récupérée des Portugais en 1541 grâce à Mohammed Cheikh Saâdi et aux tribus du Souss. Cette victoire a précédé la bataille des Trois Rois (ou bataille de Oued Al-Makhazin) en 1578. Enfin, le site était classé monument historique de 1932 jusqu’au tremblement de terre en 1960.
Yassine Saber / Les Inspirations Éco