Éco-Business

Ventes automobiles : le marché se dirige vers de nouveaux sommets

Le marché automobile a connu un rebond significatif avec une croissance de 9,22% et un total de 176.401 unités vendues. Porté par la normalisation des chaînes d’approvisionnement, l’élargissement de l’offre et une forte demande dans les segments des utilitaires légers et des citadines, le secteur confirme sa vitalité. L’essor des véhicules à énergie alternative et l’adaptation aux nouvelles tendances laissent entrevoir des perspectives prometteuses pour 2025.

Après deux années de stagnation, le marché automobile reprend des couleurs en 2024 et frôle quasiment le record de 2018 (177.359 unités vendues), s’imposant comme un exemple de résilience et d’adaptation dans un contexte mondial incertain.

Avec un total de 176.401 unités vendues (VP et VUL confondus), soit une progression de 9,22%, et 6,9% en 2019, le secteur s’est distingué par sa capacité d’adaptation et sa résilience face aux défis et confirme son dynamisme grâce à une combinaison de plusieurs facteurs favorables.

«Le retour à la normale des chaînes d’approvisionnement, couplé à une offre plus diversifiée, a permis au marché de retrouver son élan», déclare Adil Bennani, président de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), lors de la présentation du bilan annuelles des réalisations des marques présentes sur le marché.

Bennani a également souligné l’importance des efforts collectifs qui ont permis de relever les défis structurels que le marché a rencontrés durant ces dernières années. En outre, ce rebond est également attribuable à la normalisation des chaînes d’approvisionnement après des années de perturbations, l’élargissement de l’offre de véhicules à énergie alternative répondant aux attentes environnementales, la baisse des taux d’intérêt et du taux de refus de crédit facilitant l’accès au financement, ainsi qu’une diminution des prix du carburant, renforçant la compétitivité des coûts pour les consommateurs.

Une croissance soutenue par les VUL et une demande énergisée
Les ventes de voitures particulières (VP) ont atteint 157.139 unités, marquant une augmentation de 8,15% par rapport à 2023. Cependant, c’est dans le segment des véhicules utilitaires légers (VUL) que l’on observe la progression la plus importante, avec 19.262 unités vendues, soit une croissance de 18,81%. Ce rebond notable est attribué à une demande accrue émanant du secteur touristique et des loueurs, qui représentent désormais plus d’un tiers du marché.

Un marché en mutation, diversification et électrification
L’année 2024 a été marquée par une offre renforcée en véhicules à énergie alternative, notamment grâce à l’arrivée de nouveaux entrants. Avec une progression de 54%, les ventes de véhicules électriques et hybrides atteignent désormais 1,6% du marché, poussées par une offre qui a doublé. «La mise en vigueur de la norme Euro 6 depuis juillet 2024, combinée à une baisse des taux d’intérêt et du prix du carburant, a créé un environnement favorable à la transition énergétique», explique le président de l’AIVAM.

Dacia domine toujours le marché VP
Le marché des voitures particulières est toujours dominé par Dacia, qui s’impose en tête avec 39.331 unités vendues, représentant une part de marché de 25,03%. Grâce à une croissance de 16,26%, la marque reste incontournable dans le paysage automobile national.

En deuxième position, Renault a enregistré 23.697 unités vendues, soit 15,08% de part de marché. Avec une croissance de 5,07%, la marque consolide son positionnement en tant qu’acteur clé du marché. Hyundai, bien que toujours dans le top 3, a connu une baisse de 14,30% avec 11.898 unités vendues, représentant 7,57% de part de marché.

Renault domine le segment du VUL
Sur le segment des véhicules utilitaires légers, Renault domine également avec 4.651 unités vendues, représentant une part de marché de 24,15% et une croissance de 19,20%, démontrant sa capacité à répondre aux besoins spécifiques des professionnels et des entreprises. Ford occupe la deuxième place avec 2.547 unités vendues, soit 13,22% de part de marché.

Avec une importante croissance de 31,83%, la marque confirme sa position sur ce segment grâce à des modèles polyvalents et fiables. En troisième position, Fiat a enregistré 2.146 unités vendues, représentant 11,14% de part de marché.

Avec une croissance de 15,38%, la marque italienne continue de séduire les clients grâce à des véhicules compacts et fonctionnels, particulièrement appréciés pour les usages urbains.

Le segment Premium et les citadines tirent leur épingle du jeu
Le marché Premium affiche une croissance de 7%, quasiment en phase avec le marché global. Cette progression s’explique par un regain d’intérêt pour les SUV et les citadines, ces dernières reprenant le leadership grâce à une offre diversifiée et adaptée au pouvoir d’achat des ménages. Ceci démontre que la capacité du marché à répondre aux besoins des consommateurs, même en période d’incertitude économique, est un véritable atout.

Des perspectives optimistes pour un marché en essor
Pour 2025, l’AIVAM prévoit une croissance de plus de 5% des ventes des véhicules neufs, avec un objectif de 185.000 unités vendues.

Dans ce sillage, le secteur touristique continuera à jouer un rôle central dans la stimulation de la demande, soutenu par la préparation d’événements mondiaux et une injection de fonds issus de l’amnistie fiscale.

Cependant, le développement des véhicules électriques et hybrides restera conditionné par des politiques incitatives et l’établissement d’un réseau de bornes publiques.

Des défis géopolitiques et économiques toujours présents

Malgré ces performances, le marché local doit composer avec un contexte international difficile, marqué par des tensions géopolitiques, des conflits armés et une hausse des prix liée aux nouvelles réglementations et innovations technologiques. La croissance mondiale est estimée à 3,2%, tandis que l’Europe affiche une progression plus modeste de 1,3%. Ces facteurs externes, bien que pesants, n’ont pas freiné la résilience du marché marocain.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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