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Taux d’intérêt au T2-2025 : une détente confirmée, mais des lignes de fracture persistent

Alors que Bank Al-Maghrib confirme un recul des taux débiteurs au deuxième trimestre 2025, une dynamique d’assouplissement semble s’ancrer dans l’économie nationale. Mais derrière cette détente apparente, des écarts importants persistent entre les catégories de crédits et les profils d’emprunteurs. Si les grandes entreprises bénéficient clairement de conditions plus avantageuses, les TPME et les ménages peinent encore à voir cette baisse se traduire en accès facilité au financement.

Bank Al-Maghrib a publié les derniers chiffres relatifs aux taux d’intérêt débiteurs appliqués par les banques marocaines au deuxième trimestre de l’année. En moyenne, le taux global s’est établi à 4,84%, en repli de 14 points de base par rapport au premier trimestre 2025. Cette tendance à la baisse, amorcée depuis fin 2023, témoigne d’une relative détente des conditions de financement, dans un contexte macroéconomique en voie de stabilisation.

Baisse généralisée, mais inégale
L’analyse par catégorie de crédit révèle des disparités notables. Les crédits de trésorerie enregistrent une baisse notable à 4,65%, et les crédits à l’équipement tombent à 4,83%, contre 5,15% au trimestre précédent. Le crédit immobilier, plus résistant, reste à 5,13%, un taux élevé comparé à la moyenne, traduisant un contexte de stabilisation des prix mais aussi des conditions plus strictes d’octroi. Le crédit à la consommation, traditionnellement le plus coûteux, reste le plus onéreux, à 6,88%, malgré une légère baisse.

Entreprises : des conditions plus favorables aux grandes structures
Pour les entreprises non financières, le taux moyen se situe à 4,72%, avec un avantage plus marqué pour les grandes entreprises (4,67%) comparé aux TPME (5,43%). Cet écart persistant illustre les barrières structurelles à l’accès au financement des petites structures, perçues comme plus risquées et moins bien dotées en garanties.

Cette lecture est à rapprocher de l’enquête récente de la BEI et de l’UE, publiée en fin de semaine dernière, selon laquelle près d’une PME marocaine sur deux peine encore à accéder à un financement formel. Le coût du crédit, la complexité des procédures et l’insuffisance d’accompagnement constituent autant d’obstacles restant encore à surmonter.

D’autre part, chez les particuliers, le taux moyen s’établit à 5,77%. La baisse est timide, en partie freinée par le poids des crédits à la consommation, qui représentent une part significative du portefeuille bancaire des ménages.

Vers une accalmie durable ?
En l’espace d’un an, le taux global est passé de 5,40% à 4,84%, confirmant une tendance à la décrue. Cette baisse est à mettre en relation avec une politique monétaire prudente mais ouverte, et un environnement macroéconomique moins sous tension.

Toutefois, certains analystes mettent en garde contre une reprise de l’inflation ou des tensions exogènes (prix de l’énergie, géopolitique) qui pourraient compromettre cette trajectoire.

La question centrale demeure celle de la transmission de cette baisse aux différents segments de l’économie : si les grandes entreprises profitent pleinement de l’assouplissement, les TPME et les ménages attendent encore des conditions véritablement plus favorables.

S.N. / Les Inspirations ÉCO



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