Éco-Business

Un label pour lutter contre l’informel

La 3e table ronde de l’AIVAM , tenue hier jeudi 12 avril, a porté sur la sécurité routière, la lutte contre la contrefaçon et le marché informel des pièces de rechange. Des thématiques actuelles puisque chaque année, les pièces de rechange défaillantes sont à l’origine de milliers d’accidents mortels au Maroc.

C’est une vieille plaie  et malgré les nombreuses tentatives de traitement, elle continue à s’infester. La lutte contre la contrefaçon est plus que jamais d’actualité, tant le phénomène est devenu inquiétant et les enjeux importants. En effet, le marché de la pièce détachée génère un chiffre d’affaires de 15 MDH par an, néanmoins près de 70% des produits vendus sur ce marché sont contrefaits. Une véritable question de santé publique puisque les pièces de rechange défaillantes sont à l’origine de milliers d’accidents mortels au Maroc. Dès lors, le sujet semble pertinent pour faire l’objet d’une table ronde,  jeudi 12 avril, au Salon de l’Auto Expo, en cours jusqu’au 22 de ce même mois.

«Salamatouna» sur une bonne piste
Il s’agit pour cette table ronde, organisée par l’AIVAM, l’association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc «d’esquisser des débuts de solutions afin d’aboutir à des résultats raisonnablement acceptables», comme l’indique Adil El Maliki, directeur général de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Ainsi, plusieurs solutions ont été proposées par les intervenants lors de cette réflexion qui a duré plus d’une heure pour tenter d’organiser le marché de la pièce de rechange, rongée par une absence flagrante de conformité. Et à ce titre, pour le patron de l’OMPIC, vu l’ampleur du phénomène, il est urgent de mettre en place un mécanisme devant permettre, dans moins d’un an, la traçabilité de toutes les pièces auto vendues au Maroc. Autrement dit, la création d’un label pour lutter contre les pièces de rechange contrefaites qui inondent le marché. Il faut souligner que le ministère de l’Industrie travaille déjà sur une telle plateforme, la fameuse certification «Salamatouna». Le dispositif sera attribué aux magasins commercialisant uniquement des produits authentiques après un audit de contrôle, indique-t-on. Et selon le patron de l’OMPIC, le projet de création de cet arsenal anti-contrefaçons devra être «finalisé» dans moins de quatre mois. Dans la même foulée, il promet une folle «remondata» contre les marchands ambulants qui menacent chaque jour de mettre au chômage plus de 300.000 employés dans le royaume.

C’est le combat de tout le monde
En attendant, les opérateurs demandent à l’État marocain d’aller jusqu’au bout dans sa lutte contre la «fraude» qui occasionne un énorme manque à gagner nuisant ainsi «à tout le monde». «On ne doit pas faire de demi-mesure», martèle Éric Basset, directeur général Renault commerce Maroc. Par ailleurs, pour le représentant du constructeur automobile français, cette lutte contre le marché parallèle doit mobiliser tout le monde car selon lui, l’État seul ne peut pas tout faire. Il faut une constellation de forces pour rendre la vie dure aux fraudeurs. Bien entendu, cela demande du travail et un investissement considérable, a-t-il précisé à ce propos. Un avis que partage Rachid Fedouach, directeur général de SMEIA qui encourage les opérateurs à enregistrer leurs marques, non seulement pour se protéger mais également pour réduire la chance que les Marocains tombent sur des pièces de rechange contrefaites dans les circuits du marché noir.

Un contrôle plus accru
Pour sa part, Benaceur Boulaajoul, secrétaire permanent du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), estime que c’est un véritable travail de sensibilisation qui s’impose. «Il faut que le Marocain qui achète une pièce de rechange contrefaite ait conscience du danger que cela représente». Il va plus loin en demandant également à ce que les contrôles soient renforcés ainsi que des punitions adaptées pour décourager les acteurs du marché parallèle. En disant cela, il partage l’avis  du patron de l’OMPIC qui milite pour un contrôle renforcé au niveau des frontières. Mais, estime-t-il, cela ne pourra avoir lieu que lorsque tout le monde s’y mettra. 


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