Transformation numérique : le FEC modernise son core banking pour accompagner sa mue

Le Fonds d’équipement communal entame une refonte ambitieuse de son système core banking. Une transformation structurelle au service de ses missions fondamentales de financement des collectivités et d’accompagnement du développement territorial.
Dans un contexte où la transformation numérique des institutions financières n’est plus une option mais une nécessité, le Fonds d’équipement communal (FEC) s’apprête à franchir une étape majeure de son développement.
L’établissement public, bras financier des collectivités territoriales, engage un vaste chantier de modernisation de son système d’information bancaire, à travers la refonte complète de son socle core banking. Une décision stratégique, inscrite dans une volonté de long terme, d’aligner son fonctionnement sur les standards du secteur bancaire tout en affirmant son identité d’acteur public au service du développement territorial.
Une réponse à l’obsolescence technologique
Le système opérationnel actuellement – basé sur une version ancienne de la solution SAB – ne répond plus ni aux exigences fonctionnelles du FEC, ni aux impératifs de performance d’une infrastructure moderne.
Cette stagnation a conduit à une situation d’obsolescence technologique à travers une couverture fonctionnelle partielle, des limitations ergonomiques, un manque d’agilité et une difficulté d’intégration avec les autres briques du système d’information.
L’enjeu n’est donc pas de procéder à une simple mise à jour. Il s’agit d’une transformation de fond, qui implique de doter le FEC d’une solution core banking nouvelle génération, capable de porter sa stratégie numérique et de soutenir ses métiers dans leur montée en complexité.
Refonte au cœur des métiers crédit, emprunt et comptabilité
Concrètement, la nouvelle solution devra couvrir l’ensemble des processus cœur de métier du FEC, à commencer par la gestion des prêts, à savoir l’enregistrement des opérations après validation par le comité de crédit, le traitement des demandes de déblocage, les décaissements, les encaissements, la gestion des impayés, le suivi des créances en souffrance et le recouvrement. À cela s’ajoute la gestion dynamique des modifications de prêt – du rééchelonnement au remboursement anticipé – ainsi que la prise en charge des commissions et frais divers.
Sur le volet emprunts, le système devra permettre un suivi détaillé des financements contractés par le FEC auprès de ses partenaires – banques locales, bailleurs internationaux, institutions de financement – avec des fonctionnalités étendues, notamment les échéanciers, les alertes et les modifications de contrats ainsi que la gestion des taux et des commissions.
Enfin, le noyau comptable constituera un pilier structurant de cette nouvelle architecture. Il devra garantir l’automatisation de l’interprétation comptable à partir des opérations métiers, la fiabilité des écritures, la gestion des immobilisations ainsi que la production des états réglementaires et des reportings analytiques. L’objectif est de fluidifier les opérations, de fiabiliser les données et de renforcer la traçabilité.
Interopérabilité, sécurité et architecture ouverte
La dimension technologique est au cœur du projet. Le FEC exige une solution ouverte, modulaire, interopérable, reposant sur une architecture de type API/microservices. Le système devra pouvoir être déployé en mode on premise, avec des capacités futures d’hybridation vers le Cloud.
Il devra par ailleurs s’interfacer avec l’ensemble des applications existantes : gestion des ressources humaines (AGIRH), comptabilité achats (SAGE X3), reporting réglementaire (BRS), GED (Documentum), outils décisionnels (Business objects), ou encore la plateforme e-Services CT.
L’exigence porte également sur la sécurité à travers une authentification forte multifacteurs, une gestion granulaire des habilitations, une auditabilité totale des opérations, une protection contre les vulnérabilités logicielles ainsi que la continuité d’activité via des systèmes de sauvegarde à chaud et de réplication en temps réel. La sensibilité des données traitées impose des garanties élevées.
Une transformation numérique guidée par l’ambition de service public
Au-delà de l’aspect purement technique, la démarche du FEC s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation organisationnelle. Elle vise à positionner l’établissement non seulement comme un bailleur de fonds efficace, mais aussi comme un conseiller stratégique des collectivités territoriales.
Dans cette perspective, l’outil core banking devient un levier d’amélioration de la qualité de service, de transparence et de pilotage.
À noter que l’étude stratégique préalable menée par le FEC a posé les bases d’une vision numérique articulée autour de trois priorités : garantir la qualité et l’efficience du service à la clientèle, valoriser le capital data de l’institution et transformer l’expérience utilisateur des collaborateurs. La refonte du core banking en constitue la colonne vertébrale.
Cette orientation reflète aussi un alignement avec les grandes tendances du secteur financier au Maroc, marqué par l’essor des technologies financières, la pression réglementaire et les attentes croissantes en matière de reporting, de gouvernance et de performance.
Une opportunité pour repositionner le FEC dans son écosystème
À travers ce chantier, le FEC ne se contente pas de procéder à la mise à niveau de ses outils. Il saisit l’occasion de repenser son système d’information comme un actif stratégique, en soutien à sa mission de développement. Le futur core banking sera, en ce sens, bien plus qu’un outil de gestion, un catalyseur de changement, un vecteur d’agilité, et un instrument de confiance pour les partenaires du FEC.
Alors que les collectivités locales doivent faire face à des enjeux croissants, urbanisation, durabilité, gestion des infrastructures, la capacité du FEC à les accompagner repose sur une infrastructure solide, évolutive et intelligente. Le socle technologique est donc au cœur de la transformation de l’institution.
Ce nouveau virage permettra au FEC d’élargir son rôle et d’asseoir sa légitimité en tant qu’établissement de crédit pleinement inscrit dans la modernité.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO