Télécommunications : la téléphonie mobile dégringole, l’Internet prend le relais

L’un des constats de la dernière analyse de l’ANRT concerne le déclin accéléré de l’utilisation de la téléphonie mobile, tant en termes de trafic total que d’usage moyen par utilisateur. Surtout au cours de l’année 2024 où le trafic sortant de la téléphonie mobile est passé à 11,77 milliards de minutes, contre 50,01 milliards de minutes en 2023 et 53,47 milliards en 2022.

De 55,68 milliards de minutes en 2020 à seulement 11,77 milliards après les neuf premiers mois de 2024, le trafic sortant de la téléphonie mobile continue son érosion au Maroc où des baisses annuelles sont constatées chez les trois opérateurs. C’est, en filigrane, ce qui ressort de la dernière analyse de l’évolution des marchés du fixe, du mobile et de l’Internet émise par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT).

Et, justement, l’un des points qui méritent d’être relevés au titre de cette année, en comparaison avec les autres exercices, concerne le déclin continu et surtout accéléré de l’utilisation de la téléphonie mobile, tant en termes de trafic total que d’usage moyen par utilisateur.

De ce fait, au cours de l’année 2024, on constate que le trafic sortant de la téléphonie mobile est passé à 11,77 milliards de minutes durant le troisième trimestre de l’année 2024, en baisse annuelle de 10,29%, contre 50,01 milliards durant l’année 2023 et 53,47 milliards durant l’année 2022. Parallèlement, l’usage moyen sortant mensuel est en baisse de 11,6% sur une année et s’établit à 70 minutes seulement à fin septembre 2024.

Le parc Internet mobile poursuit son dynamisme
En comparaison avec les autres années, force est de constater que le trafic sortant a été de 55,68 milliards de minutes durant l’année 2020, soit une baisse de 1,17% par rapport à 2019 contre 55,67 milliards durant l’année 2021, en quasi-stagnation par rapport à 2020 (-0,03%) et de 53,47 milliards de minutes durant l’année 2022, en diminution de 3,95% par rapport à 2021. C’est à partir de l’année 2023 que le trafic sortant a entamé sa chute vertigineuse. Cette année-là il s’est établi à à 50,01 milliards de minutes, en recul de 6,47% par rapport à 2022.

En parallèle, l’usage moyen sortant mensuel a diminué de 10,3% sur une année et s’est situé à 76 minutes à fin 2023 contre 103 en 2019 et 99 minutes en 2020. Autre constat important : le maintien de la courbe ascendante du parc Internet mobile. Le nombre d’abonnés, qui était de 35,61 millions au premier trimestre 2024, est ainsi passé à 36,46 millions au 2e trimestre, puis 39,42 millions à fin septembre 2024. Cette évolution représente une augmentation annuelle de 6,47% au troisième trimestre 2024 contre 6,79% au T2 et 7,23% au T1.

Dans le détail, le parc des utilisateurs 4G a enregistré, selon l’ANRT, une hausse annuelle de 10,45%, soit plus de 3,41 millions d’utilisateurs pour atteindre 36,09 millions à fin septembre 2024. En comparaison avec les deux derniers trimestres de la même année, force est de constater que le parc des utilisateurs des réseaux 4G a affiché une progression annuelle et constante de l’ordre de 6,3 millions par rapport à fin juin 2023, pour atteindre 32,98 millions à fin juin 2024, et une augmentation de 3,39 millions par rapport à fin mars 2023, ce qui a permis d’atteindre 31,86 millions à fin mars 2024.

En ce qui concerne le parc ADSL (y compris le parc dégroupé), il s’élève à 1,58 million d’abonnés à fin septembre 2024, en hausse de 1,13% sur une année. En chiffres, 69,63% des accès ADSL sont à des débits de 8 MB/s et plus, alors que le parc des lignes dégroupées représente 38,49% du parc global Internet ADSL. En ce qui concerne la fibre optique, à fin septembre 2024, le parc FTTH s’est établi à 989.640 abonnements, enregistrant une hausse de 27,87% sur une année contre 952.800 abonnements à fin juin, enregistrant un accroissement de 30,53% sur une année, alors que les parcs TDD et BLR se sont établis à 139.085 abonnements contre 147.600 abonnements à fin juin 2024.

60,29 millions de souscriptions
Par ailleurs, le parc mobile a atteint 60,29 millions de souscriptions, enregistrant une hausse annuelle de 5,23%, soit 3 millions d’abonnements/souscriptions contre 56,84 millions de souscriptions, au deuxième trimestre, qui a enregistré une hausse annuelle de 5,04%, soit 2,73 millions d’abonnements/souscriptions.

De ce fait, le taux de pénétration de la téléphonie mobile est de 161,34% à fin septembre 2024 contre 152,1% à fin juin 2024. Suivant la même tendance, le parc mobile prépayé s’élève à 52,72 millions de souscriptions, enregistrant une progression annuelle de 4,7%, alors que le parc mobile post payé s’établit à 7,57 millions d’abonnés, marquant une hausse de 9,1% sur une année, soit plus de 631.500 abonnements à fin septembre 2024.

Au total, le trafic sortant de la téléphonie mobile est de 11,77 milliards de minutes durant le troisième trimestre de l’année 2024, en baisse annuelle de 10,29%.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO